La joie d’Oumou Sangaré

Touki Montréal vous fait découvrir le nouveau Cd d’Oumou Sangaré. La chanteuse malienne sera au Métropolis avec Alpha Blondy, le 8 juillet prochain à l’occasion du Festival International de Jazz de Montréal.

oumou sangare pochette cd
Courtoisie FIJM

Marie-Espérance Cerda

Après un silence musical de six ans, Oumou Sangaré est de retour sur scène avec la sortie de son cinquième album Seya (joie). Produit conjointement par World Circuit du Royaume Uni et None Such Records des États-Unis, Seya n’est pas un album révolutionnaire, mais représente plutôt la culmination de l’évolution sonore de  la « pop » africaine. Chacun des onze titres contient des particularités qui transforment leurs rythmes traditionnels en mélodies modernes entraînantes.

Pour créer cet album, Oumou Sangaré s’est entourée d’un ensemble de musiciens traditionnels maliens de renommés dont le célèbre joueur de n’goni, « Benogo » Brehima Diakité. Aussi présents,  des vétérans du funk américain et des anciens du band de James Brown, Pee Wee Ellis au saxophone et Fred Wesley au trombone. Tony Allen, directeur musical de Fela Kuti, s’est rajouté au groupe pour jouer de la percussion sur la piste 11, Koroko.

Sous la direction de Cheick Tidiane Seck, ce corps de presque cinquante artistes crée un son funk d’une limpidité remarquable. Le rythme dominant est toujours celui de la musique traditionnelle malienne. Mais, ils s’y rajoutent diverses couches de textures sonores discrètes tel un accord de guitare d’un fuzz léger (Senkele Te Sira), des chants de violons (Donso, Iyo Djeli) et des punchs de sax et de trombones (Wele Wele Winto, Seya, Iyo Djeli). Le résultat est un disque de groove contemporain.

Griotte de mère en fille
Griotte de mère en fille. Courtoisie, FIJM

Cependant, la diva Ouest-africaine ne dépend pas de l’accompagnement musical pour impressionner. Elle manipule sa voix puissante et un peu roque avec une telle intensité que la traduction de ses paroles n’est pas nécessaire pour ressentir ses messages sociaux. Comme ses albums précédents, ses chansons s’appuient sur une forte critique sociale concernant, entre autres, la place de la femme et la polygamie. Son commentaire sur la vie malienne porte aussi sur la mortalité de l’homme et la nécessité de « marquer son temps et laisser une trace » (Mogo Kele).

Griotte par son héritage maternelle, Oumou Sangaré a chanté les louanges des grandes familles maliennes depuis son jeune âge. Son appropriation de cette tradition comme moyen d’expression et de revendication lui a permis de devenir une superstar à la position engagé.

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