Zéro Tolérance entre la police et les minorités

Le Québec, un État policier ? Dans son troisième documentaire, Zéro Tolérance, réalisé en 2004, Michka Saäl, cinéaste d’origine tunisienne, pose une question toujours actuelle : « Le service de police de la ville de Montréal (SPVM) entretient-il un climat d’intolérance envers les minorités ? »

En 75 minutes, la réalisatrice, arrivée au Québec en 1979, expose des faits et donne la parole à de nombreux jeunes et policiers. Le film se décompose en trois parties, entrecoupées par des extraits de rap chanté par des jeunes de quartiers. Ce sont eux, qui les premiers dénoncent les intimidations de la police. Les premières images présentent une arrestation expresse de Perry, un jeune philippin. Dans son cas, il n’écarte pas le « profilage racial » comme raison. « Nous avons quitté nos pays parce que nous vivions dans la repression et c’est dans la répression que nos enfants vivent », déclare la mère de Camilo, un jeune d’orgine haïtienne, plusieurs fois insulté et brutalisé par la police.

Michka Saäl ouvre aussi les portes de l’institution policière pour explorer les relations entre les policiers blancs et ceux issus des minorités. Plusieurs d’entre eux, noirs ou homosexuels, vont alors témoigner des discriminations dont ils ont été victimes durant leur carrière.

Pessimiste à certains égards sur les relations entre minorités et policiers, le documentaire décrypte avec nuance – notamment à travers le regard de Maurice Chalom, conseiller en relation interculturelle au sein du SPVM – les travers d’une situation complexe, mais pas irrémédiable.

Produit par l‘ONF, Zéro Tolérance est accessible gratuitement sur le site de l’institution.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le phénomène ne se limite pas aux minorités. Il est indispensable que tout les citoyens, peu importe leurs origines, se rallient et fasse front commun. Il faut exiger qu’un organisme indépendant soit mandaté pour analyser les plaintes et donner les sanctions qui s’imposent.

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