Tamani, un autre visage

Donner une autre vision de l’Afrique et de ses mythes, c’est le but que se sont donné les réalisateurs du documentaire-fiction Tamani. Un petit bout du Burkina Faso loin des projecteurs.

Aborder Tamani comme on aborderait un documentaire habituel ferait partir beaucoup de spectateurs. Les premières images et la musique n’ont pas de sens à première vue. Un homme qui travaille, des femmes en boubous qui marchent. Des images pas très neuves pour qui se sera intéressé à un pays de l’Afrique de l’ouest. Oubliée l’image choc qui nous attrape pour la suite.Et pourtant, l’esthétique des deux réalisateurs, Nicolas Guilbert et Sébastien Gouverneur paraît tout au long de ce fil qu’ils déroulent.

Ce fil, c’est heure par heure qu’ils nous le présentent. A travers une très belle connaissance de la caméra, ces derniers nous montrent plus que des mises en situation. Ce qui choque finalement, ce sont les bruits, le souffle des hommes et des femmes, les muscles qui travaillent, les rires, les regards, la vie courante pesante et vivante. A travers des images filmées grand merci au plus proche, c’est l’âme d’un petit bout du Burkina Faso qui nous est offert. On y revoit entre autres Art Melody, rappeur burkinabais.

Malheureusement, si le but de montrer un autre visage est bien défini, il n’apporte pas un thème bien nouveau à ce genre de documentaire. Il faut pour l’apprécier oublier toute réflexion sur le thème et apprécier l’esthétique magique de deux réalisateurs. Il faut voir Tamani comme le souffle d’un poème et apprendre à l’apprivoiser.

Charles Mathon

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