Après le miracle de Patrick Fandio

L’Afrique du Sud reste un mystère, aussi bien pour les Africains du continent que pour les Occidentaux. Est-ce que les Bafanas Bafanas sont tous des violeurs ? On ne sait que très peu de choses. Avec Après le miracle, chroniques d’Afrique du Sud Patrick Fandio tente d’éclairer les lanternes.

Pour décrire ce pays, les qualificatifs sont légions. Souvent péjoratifs : crimes, viols, abus, corruptions. Des termes qui ont remplacés d’autres, pas forcément plus glorieux : racisme, ségrégation, injustice, apartheid.

Dans son dernier livre paru aux Éditions du Moment, Patrick Fandio brosse un portrait qui se veut réaliste du pays de Nelson Mandela et Desmond Tutu. Au delà des clichés, le journaliste prend par la main le lecteur (un peu éduqué) et le fait visiter ce pays aux multiples paradoxes.

Exemple d’étape de la visite : Gandhibourg. Dans ce chapitre, l’ancien reporter de France 2 s’entretient avec Éric Itzkin, professeur d’université qui ne jure que par le Mahatma Gandhi, créateur de la Satyagrapha, ce célèbre concept de résistance pacifique. Gandhi fut l’un des premiers avocats basanés d’Afrique du Sud avant de retrouver l’Inde et la postériorité.

Mais qu’on se le dise une fois pour toutes, l’Afrique du Sud ne va probablement pas bien. Dans un autre chapitre, on rentre par exemple dans l’intimité de Pamela, violée par quatre hommes, dont un, qui en plus d’être sidéen, est aussi son père. La faute à ces innombrables gangs de jeunes, écervelés, sans scrupules, qui n’ont pas appréciés que Pamela refuse leur avance. La pauvre fille était pourtant déjà dans l’attente d’un autre procès pour viol…

« Comment peut-on forcer un père à violer sa fille ? Qu’arrive-t-il à ce pays ? On ne peut pas à chaque fois brandir l’excuse de la pauvreté et du manque de travail. Tous les chômeurs ne deviennent pas violeurs que je sache ! »

Camerounais d’origine, Patrick Fandio travaille comme reporter à France 2 en 1993 avant de passer chez le concurrent, TF1 en 2003. Un an avant la Coupe du monde, il s’installe en Afrique du Sud pour couvrir avec sa nouvelle agence, Impala TV, l’actualité de ce pays.

S’il se retrouve parfois dans des situations loufoques (arrêté par un policier saoul et à la recherche de quelques euros pour une fin de soirée tranquille), l’auteur ne fait jamais mention de situation dangereuse dans laquelle il se serait retrouvé. Malgré tout, la première chronique, Les clés du pays, renseigne le lecteur sur l’état de ceux qui vivent dans ce pays, étrangers ou autochtones, toujours proches d’un panic button.

Avec ses statistiques alarmantes, l’Afrique du Sud inquiète d’abord. 50 meurtres quotidiens, 142 viols par jour, 5 millions de séropositifs. Mais au-delà de ces chiffres, le pays ressemble à bien d’autres pays, avec ses desperate wife, ses politiciens corrompus et aux mœurs pas très catholiques ou ses nouveaux riches qui déambulent devant le Nelson Mandela Square comme d’autres au Madison Square Garden à New York.

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