L’odeur des pommes de Marc Behr

Dans son premier roman traduit aux éditions JC Lattès, l’auteur sud-africain Mark Behr exprime à travers les yeux d’un jeune garçon de 10 ans, la réalité dure et choquante du quotidien de colons afrikaners des années 70, en plein coeur de l’apartheid. Portrait d’un jeune garçon, complice malgré tout d’une société dévastée par l’injustice et le mensonge.

Né en 1963, au cœur du système raciste et indigeste de l’administration Pieter Willem Botha (dit oncle Botha), Mark Behr a réussi avec brio à décrire l’intérieur d’une famille modèle de l’époque.

Marnus Erasmus, petit garçon du Cap, éduqué dans un cocon discrimino-égalitaire, tente comme tous ses petits camarades (Frikkie, Hanno, Zelda ou les jumeaux Spiro) de comprendre ce monde d’adulte sud-africain. Le père de Marnus, devenu le plus jeune général dans l’armée de la république, est un grand comme on dit plus haut en Afrique centrale. Tout le monde courbe l’échine à sa rencontre.

Léonore Erasmus, la mère, est belle et ravissante. C’est une femme des années 70. Comme d’autres ailleurs en Afrique où dans le monde, elle est dans l’ombre de son tout puissant mari. Elle était chanteuse avant de rencontrer son mari. C’était une contralto en devenir qui jouait Didon à New York et qui maintenant accompagne ses enfants à l’école.

Au grand désespoir de sa sœur (Tannie) Karla, professeur d’anglais, progressiste, antirégime… et qui ne mettra plus jamais les pieds dans la maison de Marnus après une énième discute avec le général. Il y’a aussi Ilse, première fille des Erasmus, grande sœur encombrante du trop petit Marnus.

L’odeur des pommes par la plume de ce jeune garnement/chouchou se lit sans trop de difficulté bien que la présentation de la famille et la mise en contexte soit un chouia long. Seule l’arrivée, d’un général américano-chilien (M. Smith) dans la petite vie tranquille des Erasmus va dynamiser le récit et donner l’envie au lecteur d’aller jusqu’au bout du livre. Une fin épique, digne d’un film hollywoodien ou tout s’emballe dans les 15 dernières minutes et qui révèlera seulement à ce moment-là, le titre du roman… l’odeur des pommes.

À lire cet été loin de la chaleur, au confort d’un climatiseur ou sous l’ombre d’un palmier le long d’une plage.

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