Festival de Jazz 2011

Chloé Sondervorst a pris des photos pour Touki Montréal durant cette 32ème édition du Festival international de jazz de Montréal. Revue en quatre temps.

Sly Johnson

L’ancien maître du beatbox de la célèbre formation hip-hop française Saïan Supa Crew est retourné, en  solo, aux sources du groove : la soul. Les deux genres musicaux se mêlaient durant son concert à l’Astral, écourté par un problème de voix. Sly, sur scène, oscillait entre les francs déhanchements et une certaine retenue. Derrière les réflexes de bête de scène, on devinait  une vraie pudeur. Une intériorité forte, dans laquelle le chanteur se plongeait souvent en fermant les yeux… comme sur cette photo.

Group Doueh

Si un concert m’a dépaysé, c’est celui-ci. La formation du Sahara occidental avait apporté dans ses valises non seulement une tradition musicale bien à elle, mais aussi une présence sur scène hors norme: un leader discret, un enchaînement fluide alimenté par un feu doux mais tenace… Aux femmes qui dansaient sous leurs voiles colorés ou au solo spectaculaire du guitariste qui tenait son instrument derrière la nuque j’ai préféré ce cliché, pris à l’improviste « backstage », alors que le groupe avait terminé son concert. Une jeune fille s’est hissée en haut des barrières de sécurité pour tendre la main aux artistes. Et les femmes n’ont pas attendu : elle lui ont tapé dans la main dans un éclat de rire contagieux.

Baloji

Par un hasard du calendrier, le rappeur belgo-congolais montait sur scène le jour du 51ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo. Il n’a pas attendu longtemps pour entraîner le public dans la célébration. Juste après sa performance, Baloji a pourtant confessé sur Twitter qu’il avait joué sous l’effet du décalage horaire et que ni lui ni son groupe n’étaient au meilleur de leur forme pour ce concert – tout en promettant de faire mieux au prochain service. Ce qui fut fait, m’a-t-on dit, leur spectacle suivant ayant apparement gagné en intensité. Je ne dirais pas que la performance à laquelle j’ai assisté en manquait… La sueur sur le front de l’artiste en témoigne.

Khaira Arby

Oubliez les B-52s : la finale en beauté du festival, c’était avec la chanteuse malienne et son groupe. J’exagère à peine. Une grande dame, comme le dit la formule, qui a su partager sans forcer une émotion d’une justesse poignante. « Les femmes, dans mon pays, ne sont pas supposées chanter, a-t-elle dit. Mon père m’a forcer à me marier à 16 ans pour que j’arrête de chanter. J’ai divorcé et j’ai continué à chanter ». L’âme musicale féminine de Tombouctou en plein mouvement.

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