L’étincelle de Tahar Ben Jelloun

Tahar Ben Jelloun a publié chez Gallimard son analyse et sa description de la situation qui a mené au printemps 2011 à la révolution dans quelques pays arabes.

L’étincelle : Révoltes dans les pays arabes se lit aisément et surtout se comprends très facilement. En peu de mots, à peine 122 pages, l’académicien a disséqué le mal-être des populations arabes.

En Égypte comme en Tunisie, il revient sur la vie politique despotique et tyrannique des deux leaders, Hosni Moubarak et Ben Ali, qui avaient pourtant tout pour ériger leur pays en exemple du monde arabe et même plus.

Paradoxalement, c’était pourtant le cas, en tout cas aux yeux de plusieurs dirigeants occidentaux, avides de contrats juteux et de pieds à terre luxueux. En revanche si la communauté internationale estimait ces deux leaders, les peuples dans ses pays n’en pouvaient plus.

« Mohamed Bouazizi est ainsi devenu un éros à son corps défendant. Son sacrifice aura été utile. C’est sans doute ce qu’il espérait, mais ni lui ni personne ne pouvait prévoir c qui est arrivé. Et ce qui est s’est passé est tout simplement historique ».

L’auteur traite aussi du Maroc et met ce royaume d’où il est originaire (né à Fès en 1944), dans une tout autre sphère. Il explique notamment que l’arrivée du roi Mohamed 6 a été le déclencheur d’un changement doux, peut-être, mais plus marqué. L’explication est toujours aussi claire, mais la preuve est moins acceptable.

En revanche, son analyse de l’Algérie, terre de militaire convainc. Tout comme d’ailleurs celle du Yémen.

En Syrie ou en Libye, Tahar Ben Jelloun a le mérite d’avoir prévu et flairé la suite. Dans le cas de la Libye, il décrit un Kadhafi plus que fou, plus que sadique et plus qu’entêté, qui ne partira jamais de son propre chef et qui se battra jusqu’à la dernière goutte de son sang…

Et malheureusement, l’actualité récente et à venir tente à prouver et à confirmer les pires craintes de Tahar Ben Jelloun, Prix Goncourt pour La nuit sacrée.

Par ailleurs, l’auteur fustige ceux qui ont tenté de démontrer que les hommes de lettres et les intellectuels n’ont jamais participé et surtout n’ont jamais réagi aux bouleversements qu’ont connus l’Afrique du Nord et toute la région au lendemain des fêtes de 2010.

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