L’Archipel des échappés : des âmes sans domicile fixe

Durant les années 90, plusieurs Algériens ont quitté le bled pour des raisons sociales, politiques et économiques. Dans le webdocumentaire L’Archipel des échappés, les auteures Laura Guien et Stéphanie Plasse tentent de décrypter la notion d’identité algérienne.

L’Archipel des échappés donne une voix aux blessures de l’exode, au mal de vivre ailleurs et à la réalité enjolivée d’une France « accueillante ». Lors qu’on navigue à travers ce web documentaire, écrit et réalisé par Laura Guien & Stéphanie Plasse, on comprend que l’essence même d’être algérien semble en crise.

On y entend des témoignages à l’égard d’un idéal de la vie à l’étranger, gage d’un avenir salutaire, mais aussi d’un cri du cœur pour la construction d’une Algérie meilleure. L’Archipel des échappés aborde avec sensibilité et authenticité la définition de « conquérir sa liberté ».

Algérie. En arabe classique, Al Djezaïr : « Les îles », pour désigner l’archipel face à la baie d’Alger, ou comme une métaphore d’un pays, entre mer et désert. D’une rive à l’autre de la Méditerranée, en France comme en Algérie, que signifie être algérien, ou d’origine algérienne?

Associant sons, photos et vidéos, ce wedocumentaire propose dix portraits de 8 à 15 minutes. Qu’il s’agisse d’un couple sexagénaire qui souligne l’ardeur investie pour se tailler une place dans le portrait français ou d’une jeune femme franco-algérienne qui cherche à atteindre le parfait équilibre dans sa bi-culturalité, force est de constater que cette crise identitaire a été causée par un appel à la redéfinition d’être algérien à travers le passage du temps.

Cet exode auquel il est fait référence tout au long révèle la survenance d’un court-circuit dans l’épanouissement des racines de toute personne ayant quitté l’Algérie temporairement ou qui en a subi les contrecoups. Certes, échappé, fugitif ou émigré, tôt ou tard, ils cherchent à regagner la route du bercail.

Abordant aussi le retour des siens sur leur sol, les réalisatrices de ce documentaire exposent la nostalgie ressentie quant au choix d’avoir quitté l’Algérie entre autres lors de la « décennie noire ».

Tentant de réconcilier les parcelles de leur origine, les protagonistes de ce documentaire apprennent à se pardonner au quotidien d’avoir opté pour une image qui laisse miroiter les bénéfices d’une aventure migratoire similaire à la quête du « rêve américain ».

Lancé le 5 juillet 2012, en marge des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, L’Archipel des échappés est une oeuvre de Laura Guien (collaboratrice de Slate.fr, Les Inrocks, et Fluctuat.net) et Stéphanie Plasse (collaboratrice de Slate.fr, Slate Afrique, Rue 89, Les Inrocks).

Il a été réalisé en partenariat avec El Watan,  RFI, l’hébergeur Gandi, Dailymotion, Slate Afrique, Dernières nouvelles d’Algérie (DNA) et L’Institut du monde arabe (IMA).

Le lien du webdocumentaire : https://www.larchipeldesechappes.org/index.htm

Par Sara Jason

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