World Press Photo 2014 : exposition et discussion publique

Du 27 août jusqu’au 28 septembre 2014 aura lieu l’une des plus emblématiques expositions photographiques, le World Press Photo, au Marché Bonsecours pour sa 9e édition à Montréal.

Pour le lancement médiatique qui a eu lieu le 26 août, la presse québécoise a eu la primeur d’admirer toutes les photos récompensées en compagnie du photoreporter international, William Daniels, lauréat du World Press Photo en 2008 et en 2014, et Marie Sumalla, jurée au World Press 2014 et éditrice photo du quotidien français Le Monde.

Farewell Mandela
Courtoisie: World Press Photo Montréal

Sous forme d’une visite commentée par les invités, mais aussi par Matthieu Rytz, commissaire d’expositions et président du World Press Photo Montréal, le lancement a permis notamment au public privilégié de découvrir le processus particulier de sélection des photos récompensées.

Un processus détaillé par Marie Sumalla : « […] durant cinq jours, du matin au soir, nous sommes réunis dans une salle à Amsterdam et disposons d’à peine quelques secondes pour sélectionner un ‘oui’ ou un ‘non’ à des dizaines de milliers [98 000] de photos qui défilent devant nous à l’écran ».

Si l’exposition 2014 couvre les grands moments qui ont fait l’actualité l’an dernier (la Syrie, le Bangladesh, la Centrafrique, le Mexique, le Kenya, etc.), la thématique écologique n’est jamais bien loin. Drame silencieux, volontairement mis de côté par les politiques, les multiples attentats perpétrés sur la faune et la flore mondiales ne sont pas omis au World Press Photo avec notamment l’impressionnant travail de Kacper Kowalski, Toxic Beauty, réalisé en Pologne. Les animaux ne sont pas non plus en reste avec les bonobos de Christian Ziegler et les cougars de Steve Winter.

Table ronde et réflexions autour de la responsabilité des photos éditeurs

Wordpress-Photo2014-OxfamPrésent pour commenter son travail de commande à Cotonou pour Oxfam-Québec, William Daniels (General News, 2nd prize stories pour ses clichés édifiants à Bangui durant les conflits entre la Séléka et l’Anti-balaka) a par ailleurs assisté à une table ronde en compagnie de Martin Tremblay, directeur photo au quotidien La Presse, Marie Sumalla et Matthieu Rytz ce jeudi 28 août au Centre Phi, modérée par Dennis Trudeau.

Durant une heure et demie, les quatre panellistes se sont ainsi exprimés autour des enjeux du photoreportage et sa volonté d’informer, de contextualiser et d’imager une réalité violente, parfois trop éloignée ou trop méconnue donc peu médiatisée – comme le fut le conflit confessionnel centrafricain durant les premiers mois.

Les visions nord-américaines et franco-européennes sur le journalisme et plus particulièrement sur le rôle et les limites d’une rédaction de presse se sont confrontées sur le sujet de James Foley et la diffusion (ou non) de la vidéo de la décapitation.

Si chacun s’entend sur le pouvoir gigantesque qu’a pris la photographie journalistique ces dernières décennies, les prises de position sur le traitement de l’information et la diffusion de celle-ci étaient bien tranchées avec les partisans d’une presse incarnant l’éternel quatrième pouvoir et l’information-reine d’un côté, et les partisans d’une presse plus à l’écoute du désir formulé du lecteur, mais toujours aux aguets de ne pas céder au sensationnalisme primaire et sordide.

Ouvert au public jusqu’au 28 septembre 2014 au Marché Bonsecours (325 rue de la Commune Est). Entrée générale au coût de 12$ et prix étudiant au coût de 10$.

Tous les jours de 10h à 22h et les nocturnes (jeudi, vendredi et samedi) jusqu’à minuit.

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