Timbuktu d’A. Sissako: sept prix, dont meilleur film, aux Cesar

Sissako-Cesar Le long métrage Timbuktu d’Abderrahmane Sissako a raflé pas moins de sept statuettes, dont meilleur film et meilleur réalisateur, lors de la 40e cérémonie des César, qui récompense les artisans de l’industrie du cinéma français.

En recevant ses prix, le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako, 53 ans, n’a pas caché sa joie et a tenu à rendre hommage à la France.

«La France est un pays magnifique, parce qu’elle est capable de se dresser contre l’horreur, contre la violence, l’obscurantisme», a-t-il dit, faisant habilement référence aux évènements tragiques de janvier 2015 (attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper casher).

«Cette France extraordinaire prouve qu’elle est ouverte aux autres», a souligné Abderrahmane Sissako.

«Il n’y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations», a ajouté celui qui a décroché haut la main le Cesar du meilleur réalisateur devant Thomas Lilti (Hippocrate), Olivier Assayas (Sils Maria), Bertrand Bonello (Saint Laurent), Robin Campillo (Eastern Boys) et Céline Sciamma (Bandes de filles).

À noter que dans l’histoire des César, c’est la première fois que cette récompense de l’Académie des arts et techniques du cinéma est attribuée à un réalisateur africain. «Sans ARTE je n’aurais pas pu être le cinéaste que je suis», a également mentionné le réalisateur.

Sissako-Cesar-02Abderrahmane Sissako, un peu mauritanien et un peu malien, a fait ses études en URSS. Cet enfant du continent a su écrire son nom dans les annales du cinéma africain en racontant simplement ses souvenirs.

On lui doit des films comme Octobre, présenté en 1993 dans la section « Un certain regard » du Festival de Cannes ou En attendant le bonheur qui a décroché le prix du meilleur film lors de la 18e édition du Festival du cinéma africain de Ouagadougou, le Fespaco.

À quelques heures des Oscars (nommé dans la catégorie film étranger), l’équipe du film est donc repartie avec sept Césars dans ses bagages : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photo, meilleur montage, meilleure musique originale et meilleur Son.

Mettant en vedette Ibrahim Ahmed, Toulou Kiti, Abel Jafri, Kettly Noël et la chanteuse Fatoumata Diawara, le long métrage de 100 minutes revient sur la crise malienne en insistant particulièrement sur l’occupation de Tombouctou, la « ville aux 333 saints ».

Timbuktu (au Québec Tombouctou) a fait partie de la sélection officielle de l’édition 2014 du Festival de Cannes. Il est récipiendaire du Prix du jury oecuménique et le Prix François-Chalais 2014. Le film a également été sacré meilleur film français 2014 par le syndicat français de la critique. Aux prix Lumières, l’équivalent français des Golden Globe, le film a eu deux nouveaux prix: meilleur film et meilleure réalisation.

Synopsis :

« Non loin de Tombouctou, tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane  mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football…

Photo : Twitter

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