Grâce aux membres de son association d’Ewo (630 kilomètres au nord de Brazzaville, dans la Cuvette-Ouest de la République du Congo), Virginie Nzomabaka a réussi à faire le deuil de son mari et retrouvé la joie de vivre.
Syfia International
Âgée d’une trentaine d’années et mère de trois enfants à Ewo (Cuvette-Ouest), c’est donc grâce aux membres de Wemeyi (Tu es venu de ton propre gré, en téké) que Virginie a surmonté cette douloureuse épreuve. « Elles étaient tout le temps à mes cotés, m’encourageaient à aller aux champs, à faire des économies et à me faire plaisir, en m’offrant par exemple des vêtements alors que je ne voulais plus en acquérir », se souvient-elle. Une aide précieuse que Virginie, qui a adhéré en 2013 à ce groupement de 25 membres, n’est pas prête d’oublier : « Petit à petit, j’ai réussi à faire le deuil de mon époux. A la fin des travaux de construction de sa tombe en 2014, j’ai décidé de tourner la page. Arrivée à cette décision est le fruit de nos bonnes relations au sein du groupement. Nous rions beaucoup. Il y a en particulier une amusante dame dans l’équipe qui sait comment rebooster chacune de nous ! »
« Une nouvelle envie de vivre »
Angélique Kebi, assistante sociale de formation et présidente deWemeyi, résume : « Bien que l’agriculture soit au centre de nos activités, nous assistons aussi les femmes en les aidant à se ressaisir quelque soit leurs problèmes. » Message reçu cinq sur cinq par Virginie. Après près de treize ans de vie commune avec son feu mari, la veuve redevenue dynamique, explique : « Je ne peux pas me languir chez moi. Qui apporterait à manger à la maison ? A présent, je suis la seule source de revenus. A la rentrée, c’est moi qui ai acheté toutes les fournitures scolaires des enfants et payé leurs droits scolaires. »
A l’heure actuelle, être membre de son groupement la comble entièrement : « Chaque mardi et jeudi, nous nous retrouvons pour le travail et nous partageons un repas convivial. Je commence à oublier ma solitude. A ce jour, je ne suis pas prête à me remettre en ménage. J’ai mes enfants. Je peux bien me passer d’un homme. L’essentiel est d’avoir de quoi subvenir à leurs besoins et de m’occuper. »
Portée par cette dynamique, Virginie cultive ses propres champs pendant son temps libre. « Quelquefois, munie de ma brouette, je fais le tour des maisons pour vendre mon manioc. Cela me redynamise et m’insuffle une nouvelle envie de vivre. J’ai réussi à fidéliser une clientèle. Je m’arrange ensuite pour faire des provisions : huile de palme, savons, poissons », raconte Virginie, rayonnante de joie.
Avec elle, l’équipe de Wemeyi a réussi à faire mentir le dicton congolais qui dit que « les femmes ne bâtissent pas ensemble. »
Annette Kouamba Matondo