Table ronde: la place de la diversité au coeur des discussions

Représentativité, participation, racisme systémique, place de la diversité dans la société et en politique sont autant de sujets délicats et importants qui ont été abordés lors d’une table ronde organisée dans le cadre d’une série d’activités d’éducation citoyenne initiée par l’Institut Neoquébec.

Les panélistes et l’équipe Institut NeoQuébec. Courtoisie

Sous le thème Néoquébecois et citoyenneté: causons participation, l’évènement organisé par l’organisme NéoQuébec rassemblait Lamine Foura, fondateur du Congrès maghrébin du Québec; Carole Poirier, députée provinciale; Myrlande Pierre, sociologue, Nolywé Delannon, professeure et membre du comité-conseil de Force Jeunesse, Eric Emond du parti Changement Intégrité pour notre Québec (CINQ) et Frantz Delice de la Fédération de la santé et des services sociaux.

Les différents panellistes ont donné leur point de vue sur plusieurs problématiques lancées par la modératrice, Bochra Manaï, et ont répondu aussi aux questions du public.

La «controversée» question du racisme systémique est revenue à plusieurs reprises au cours de la table ronde, bien que n’étant pas à l’ordre du jour. Certains participants, notamment dans le public, insistant pour dire que ce n’était peut-être pas un problème au Québec. Ce à quoi, une participante a répondu en disant qu’il fallait réaliser que plusieurs jeunes dans certaines communautés n’arrivaient pas à se trouver des emplois.

Un consensus dans les panelistes ressortait toutefois sur ce sujet, à savoir que la société était assez mature pour avoir une discussion sur le sujet. « Le Québec est prêt à avoir un débat [sur le racisme systémique], à partir du moment où on fait un débat respectueux et inclusif.»

Tous ont également reconnu que l’intégration économique était le premier levier à l’intégration dans la société. Le taux de chômage élevé dans certaines communautés a été rappelé et certains ont reconnu qu’il y a un problème sociétal qu’il faut pouvoir nommer.

La question de la représentation de la diversité en politique a aussi été abordée.

Pour Myrlande Pierre, le changement du mode de scrutin est une piste de solution. Elle estime notamment que «l’instauration d’une dose de proportionnalité (compensatoire)» pourrait être une avenue intéressante pour changer les choses, en privilégiant notamment les scrutins de liste.

«Le mode de scrutin est essentiel pour donner confiance aux citoyens», a précisé Nolwen Delannon.

D’autres, comme Frantz Délice, ont fustigé l’instrumentalisation des personnes issues de la diversité, déplorant le phénomène des poteaux, ces candidats choisis par les partis politiques dans des circonscriptions ou les chances de gagner sont minimes.

Pour Lamine Foura, si la présence de la diversité dans les partis politiques doit effectivement être renforcée, il a insisté sur le fait d’avoir une meilleure représentation dans les institutions et pas seulement dans les comités dits de la diversité.

Selon lui, les formations politiques devaient également ne pas se contenter de s’adresser aux leaders des communautés, mais devaient parler directement à la base.

« On fait partie de la solution »

Carole Poirier, pour sa part, a regretté que peu de gens s’intéressent en réalité à la politique. Elle a déploré que les plateformes des partis ne soient pas connues par les citoyens. «La citoyenneté vient avec une obligation de s’instruire et d’apprendre des partis», a-t-elle indiqué, incitant les Québécois d’hier comme d’aujourd’hui, à exercer leur droit de vote.

La députée de Hochelaga Maisonneuve a aussi milité pour plus d’engagement et d’implication, aussi bien dans les campagnes électorales que dans l’action politique. « C’est emballant de faire de la politique […] On fait partie de la solution», a-t-elle souligné.

Eric Emond a de son côté rappelé que «quand on vit au Québec, on devient Québécois». À ceux qui se sentent exclus, il leur a demandé de «forcer» et même «défoncer» les portes.

« On a un pouvoir en tant que [groupe] et les Noirs doivent être dans les [instances] décisionnelles », a-t-il illustré.

Le syndicaliste Frantz Delice a abondé dans le même sens tout en insistant sur le fait qu’il était impossible de faire la politique tout seul.

Le panéliste Frantz Délice)en discussion avec des membres du public

«En tant que citoyens, vous devez faire entendre votre voix […] peu importe la cause», a-t-on également entendu pendant les débats.

Reste que pour y arriver, Myrlande Pierre a souligné qu’il fallait valoriser l’éducation dans les communautés et elle s’est attardée sur la persévérance scolaire qui peut faire la différence.

Nolywen Delannon a également eu ce conseil réfléchi pour la jeunesse: Il faut «refuser d’être sage», a-t-elle lancé.

Après la table ronde, les discussions se sont poursuivies, cette fois à bâton rompue, entre une collation et une carte de visite glissée ici et là.

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