Danse: « Giselle » réactualisée par la Sud-africaine Dada Masilo

La troupe sud-africaine The Dance Factory Johannesburg a présenté pour la première fois au Canada sa réinterprétation de l’oeuvre de Théophil Gautier, Giselle, dans le cadre de l’ouverture de la 21e saison de Danse Danse, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

Sans trop s’éloigner du cœur de l’oeuvre originale Giselle, la proposition de l’étoile montante de la chorégraphie contemporaine, Dada Masilo, transpire d’influences africaines. Cette paysanne, éperdument amoureuse du Duc de Silésie, est incarnée par Dada elle-même qui tient un des rôles principaux de la pièce.

Prodige de féminité avec un crâne rasé, l’interprète se moût avec frénésie, parée d’une silhouette esquissée par son costume d’esclave dévergondé.

Parlons de féminité… La troupe est  composée d’hommes et de femmes. Pourtant les lignes et les genres se perdent tout au long de la présentation. Selon les tableaux, tous portent des robes, exécutent des prouesses techniques de souplesse.  Rien ne laisse présager que ce sont des corps d’hommes qui effectuent ce genre d’exercices, si gracieux.

Dada Masilo est à la tête de ce projet, marqueur impressionnant de l’universalité de la danse. Cette jeune créatrice s’est fait connaître sur la scène internationale avec ses reprises authentiques de grands ballets classiques dont notamment Roméo et Juliette (2008), Carmen (2009) et Swan Lake (2010 et présentée à Montréal en 2016).

À l’origine, Giselle est un ballet composé par Adolphe Adam, sur un livret de
Théophile Gautier. Personnage tourmenté, Giselle est au centre de raillerie, une victime à son insu, complètement dénudée. Cependant, elle puise sa force dans le chagrin et la peine, quoique soutenue par ses paires.

La musique, orchestrée par Philip Miller avec le soutien de la Samro Foundation, a une place et un rôle précis dans l’action. Comme un outil indispensable, elle aide à la compréhension des scènes et des actes. Le son habille la fatalité de cette histoire d’amour. L’incorporation de chants traditionnels et de rythmiques sud-africaines ont aussi eu un impact direct sur les spectateurs. Des sensations de stress, de peurs et de vibrations envahissaient toute la salle qui, à bien des moments, retenait son souffle.

« Mon objectif avec Giselle était d’interroger le récit en profondeur afin de
créer des assises solides aux personnages sur les plans émotionnel et
psychologique » – Dada Masilo.

La pièce est accessible à tout amateur de danse, peu importe le style, car les sujets, dépeints via le mouvement et les pas, sont universels. L’amour, la haine, la trahison, la colère, la mort ou encore la vie, sont tous balayés. Toutes les émotions sont palpables à travers la gestuelle et les corps des danseurs.

Lors de la première, le 25 septembre, le Théâtre Maisonneuve a été charmé par cette nouvelle lecture de Giselle. Dada Masilo et sa troupe ont été longuement applaudis et leur travail souligné par une ovation.

Giselle, 75 min, Théâtre Maisonneuve, Place des Arts, jusqu’au 29 septembre, 20 h.

Chorégraphe Dada Masilo.
Musique Philip Miller.
Dessins projetés William Kentridge.
Assistant Directeur David April.
Éclairages 
Suzette le Sueur.
Costumes David Hutt (Act 1), Songezo Mcilizeli, Nonofo Olekeng (Act 2).
Interprètes Dada Masilo (Giselle), Xola Willie (Albrecht), Tshepo Zasekhaya (Hilarion), Llewellyn Mnguni (Myrtha), Liyabuya Gongo (Bathilde), Khaya Ndlovu (Mère de Giselle).
Hommes/Willis Thami Tshabalala, Tshepo Zasekhaya, Thami Majela.
Femmes/Willis Ipeleng Merafe, Khaya Ndlovu, Zandile Constable, Liyabuya Gongo, Nadine Buys.
Chanteurs Ann Masina, Vusumuzi Nhlapo, Bham Maxwell Ntabeni, Tumelo Moloi. Cordes Waldo Alexande, Emile de Roubaix, Cheryl de Havilland.
Cor Shannon Harmer.
Percussion Tlale Makhene, Riaan van Rensbur.
Arrangement final Gavan Eckhart.

Photos: © John Hogg.

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