L’arabe du futur 4 de Riad Sattouf

Tant attendu, le quatrième épisode de la saga L’arabe du futur de Riad Sattouf valait définitivement l’attente. On y voit Riad mûrir et se transformer en adolescent, le tout dans un contexte familial extrêmement explosif. Et c’est le moins qu’on puisse dire…

Sorti au Québec au début du mois de novembre, ce quatrième tome couvre les années 1987 à 1992 de l’auteur qui navigue entre deux courants, la Syrie de son père et la France de sa mère.

Riad, 9 ans, est en Bretagne, tout comme sa mère et le reste des enfants. Le père, de son côté, tient obstinément à se faire une santé financière en enseignant en Arabie Saoudite.

Au fil des 288 pages de cet autre chef d’oeuvre, on découvre une mère de famille de plus en plus découragée et même désabusée par les rêves et les pérégrinations du père de ses enfants, ce diplômé de la Sorbonne qu’elle aime. En tout cas, qu’elle a déjà aimé.

Pourtant, son cas ne s’améliore pas. Ses aversions empirent: Juifs, Noirs, Français, et même les femmes: tout y passe. Et son exil saoudien n’arrangera pas forcément les choses. Il (re)devient pieux et même presque radical, ce qui complique un peu plus le tout.

«C’est un récit de voyage, d’aventures, je rapporte des histoires que je n’ai jamais bien réussi à raconter dans le monde réel», a d’ailleurs confié l’auteur, selon ce que rapporte le journal «Ouest France».

Quant au personnage principal, il continuera de naviguer entre Ter Maaleh, la terre de son père et Cap Fréhel, le berceau maternel, en essayant notamment grâce au dessin de se faire son monde à lui.

Changement de tête, changement d’écoles, (re)apprentissage de l’arabe, découverte de l’autre sexe, du racisme: le petit Riad continuera de voguer dans des zones sinueuses, mais la finale de cet épisode (souffrez de ne pas la lire dans cette page) va sans doute peiner bien des lecteurs, qui ont développé au fils des pages et des ouvrages une affection pour cette famille carrément dysfonctionnelle, mais pour autant pas inintéressante.

Le ton de l’auteur est toujours caustique. Son habileté à raconter des histoires graves avec délicatesse ne s’étiole pas. Au contraire, elle s’améliore même.

La scène du jeune Riad qui se retrouve à l’infirmerie du collège des Ormeaux de Rennes après avoir perdu une dent est un exemple. «Il va 5 ans à l’école à Ter Maaleh, « la pire école du monde » et c’est ici en France, qu’un sale Français de merde casse une dent à mon fils», dira son père dans une de ces nombreuses scènes de colère.

L’arabe du futur 4, une jeunesse au Moyen-Orient (1987-1992), Allary éditions, 280 pages.

 

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