Mumtalakat: des migrants racontent l’histoire de leurs objets fétiches

Mumtalakat est un projet décliné en plusieurs volets qui met en avant des objets personnels appartenant à des immigrés arabophones. La première composante de ce travail est à découvrir jusqu’au 16 août dans le vestibule de la galerie Léonard et Bina Ellen de l’Université Concordia.

À travers cinq récits, Emma Haraké, enseignante et artiste, interroge le sens de différents objets que des migrants ont mis dans leur valise avant de s’établir à Montréal.

Un ours en peluche, des outils de sécurité, un keffieh, des cahiers de couture, ou encore une icône, ces objets ont en commun d’évoquer pour Malaka, Alexandre, Wissam, Maher et Farah tant des souvenirs de famille, que d’exprimer et de refléter une identité et une origine.

Mumtalakat signifie «posséder» en arabe, mais au-delà de la fonction matérielle de ces objets, ce sont leur signification culturelle et symbolique que l’enseignante interroge.

Ces objets mettent en effet en avant toute une panoplie de valeurs et de vécus différents.

Souvenirs de Dubai, Paris et Pise. Photo: Farah Mustafa

Des objets faisant écho à des biographies qui viennent s’ancrer dans l’intimité des maisons et des paysages montréalais, renouvelant sans cesse son visage de ville multiculturelle.

Farah Mustafa, Palestienne du Liban, a choisi d’emporter avec elle, à Montréal, trois figurines, des reproductions de la tour Eiffel, de la tour de Pise et de la tour khalifa, échos de son voyage à Paris, de celui d’un ami en Italie et de sa famille qui vit à Dubaï.

Elle a aussi emporté des objets plus symboliques comme un keffieh, car “ c’est une des choses qu’on porte en Palestine et je sens qu’il révèle bien mon identité”, confie-t-elle à Emma Haraké.

Si elle n’a pas eu de mal à se départir de ses vêtements, elle regrette de ne pas avoir pu prendre davantage de livres de sa grande bibliothèque, tout aussi importante pour elle.

???????? Mumtalakat, 2019. Vue de l’exposition (détail). Photo : Paul Litherland/Studio Lux

Symbole identitaire, religieux ou aidant à se sentir en sécurité dans un nouvel environnement, certains objets permettent également de ne pas oublier ses racines.

Malaka Ackaoui, égyptienne de 65 ans arrivée à Montréal à 17 ans avec sa famille, a choisi d’évoquer des certificats et des cahiers d’apprentissage de la couture qui appartenaient à sa mère et que celle-ci avait apportés avec elle à Montréal. Patrons, descriptifs, ils rappellent un foyer, un passe-temps, tout un pan de l’histoire de sa mère.

???????? Mumtalakat, 2019. Vue de l’exposition (détail). Photo : Paul Litherland/Studio Lux

Ces objets ont une signification pour chacun, ils représentent un attachement, relatent une tranche de vie. Donnant voix à ces histoires et ces cultures, ce projet se focalise sur le récit oral et ce sont les textes de ces entretiens que les spectateurs peuvent découvrir dans le vestibule de la galerie.

Cinq entretiens accompagnés de photos sont à écouter et lire en arabe, français et anglais dans le vestibule de la galerie Léonard et Bina Ellen jusqu’au 16 août prochain.

Photo une:???????? Mumtalakat, 2019. Vue de l’exposition (détail). Photo : Paul Litherland/Studio Lux

Plus d’informations:

  • MUMTALAKAT
  • Jusqu’au 16 août 2019, à la Galerie Leonard & Bina Ellen Art Gallery
  • Un projet de rayonnement élaboré par Emma Haraké

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