Staff Benda Bilili à Pop Montréal : visite d’un orchestre singulier

En tournée de promotion nord-américaine, le groupe congolais Staff Benda Bilili était de passage dans la métropole québécoise dans le cadre du Festival Pop Montréal. Quoi de mieux pour découvrir les mélodies congolaises de ce groupe dans ce festival qui s’est donné comme mandat de mettre en scène des artistes émergents, mais aussi de renommée mondiale.

C’est au cœur du resplendissant Théâtre Rialto, dans l’arrondissement d’Outremont, que les Congolais ont fait leur retour à Montréal, ce 15 octobre 2012, deux ans après leur premier passage dans la métropole, dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal. Tels des cowboys sur leurs fauteuils roulants, les chanteurs et musiciens du groupe Staff Benda Bilili (regarde au-delà des apparences en Lingala) ont été accueillis en héros par le public.

Les plus avertis se sont positionnés à l’avant de la scène pour ne manquer aucune note. Armés de leurs appareils photo, ils n’attendaient que le début du concert, tout excités.

Tout droit venu de Kinshasa (capitale de la République Démocratique du Congo, RDC), les membres du groupe étaient fiers et heureux d’être sur scène. Leur charisme s’est d’ailleurs tout de suite illustré.

Il est vrai que les membres du groupe (composé principalement de personnes handicapées) impressionnaient. Sans demi-mesure, ils ont entamé leur premier titre Osali mabe (tu as pris la mauvaise décision). Les sonorités typiquement congolaises étaient clairement identifiables.

Leurs voix, qui allaient chercher des notes hautes perchées, collaient au style particulier de cette musique, tantôt Rumba, parfois Soukous. Il y en avait pour tous les goûts. Les connaisseurs pouvaient entendre les métissages avec les rythmes, cubains, sud-africains ou encore maliens.

Dans la salle, le public était très attentif pendant les chansons douces et endiablé pendant les titres qui faisaient danser.

Le groupe a interprété une bonne partie de leur tout nouvel album Bouger le monde, dont Sopeka (commencement) et Djambula (trop de problèmes). Les spectateurs semblaient ravis de voir ces vaillants sur scène donner le meilleur d’eux-mêmes.

Il importe de retracer le parcours du Staff Benda Bilili, pour comprendre qu’ils viennent de loin. Avant qu’ils ne soient découverts dans le documentaire français Benda Bilili (coréalisé par Florent de la Tullaye et Renaud Barre), cet orchestre original se produisait et vivait dans les rues de Kinshasa, entouré de shégués (enfants vagabonds). Le film a été présenté au Festival de Cannes 2010 (Quinzaine des réalisateurs) et depuis, ils ont connu un vif succès.

Wesli cartonne comme toujours

Avant l’arrivée des Congolais, l’artiste montréalais Wesley Louissaint (Wesli) a ouvert le bal au Rialto. Incontestable guitariste, il a réussi avec brio l’exercice. Accompagné d’une pétillante choriste et d’un percussionniste, le chanteur, originaire d’Haïti, a ramené le soleil dans la salle.

D’un sourire éclatant, il a bercé les spectateurs sur des cadences créoles pendant près d’une heure avec notamment des titres de son plus récent opus Liberté dans le noir, sorti en décembre dernier.

Révélation Radio-Canada 2009/2010, Prix Galaxie Rising Star et Prix Babel Med en 2011, Wesli est en nomination dans la catégorie album de l’année – musiques du monde à l’Adisq.

Pour en savoir plus :

– La page Facebook officielle de Staff Benda Bilili

– Le site officiel du groupe Staff Benda Bilil

La critique de l’album Bouger le monde

– La critique de l’album Très très fort

 

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