Rwanda : les étudiants se plaignent d’être mal informés par leurs universités

Les étudiants se plaignent du manque de communication au sein des universités malgré la présence de moyens modernes d’information. Ils sont ainsi souvent privés de leurs droits et ne peuvent pas participer à la prise de décision de leurs institutions.

« Cela fait une année que nous attendons nos résultats, personne ne veut nous dire les raisons de ce retard’’, se plaint K. B, étudiant au KIST, Institut scientifique et technologique basé à Kigali.

Selon cet étudiant, ils sont 79 à attendre la publication de leurs résultats de fin d’année après avoir suivi une formation en 2010. Le recteur de KIST, Jeanne d’Arc Mujawamariya, reconnaît un manque de suivi de cette affaire. Pour les étudiants du KIST comme ceux des autres universités, les canaux de communication internes ne manquent pas dans les instituts supérieurs publics ou privés mais fonctionnent mal.

Les universitaires s’insurgent ainsi contre la perte de temps et d’argent causée par ce problème. Pour Uwimana E. fréquentant l’université privée à Kigali, « souvent les étudiants dépensent leur ticket pour aller apprendre qu’il n’y a pas de professeur à l’école ». Pour elle, « une telle communication peut passer par n’importe quel réseau, comme le téléphone mobile, intranet ou internet ».

Privilégier la communication moderne

Chaque institution académique dispose des sites web montrant les activités de l’école. Pourtant les universitaires déplorent que cet outil qui permettrait d’informer rapidement un grand nombre d’étudiants ne soit pas bien utilisé. Francine U. de l’université adventiste de Mudende à Kigali estime que « les informations du site ne sont pas souvent actualisées ».

« Dernièrement une annonce du début de l’inscription des nouveaux étudiants avait été lancée par le site de l’université, pourtant tous ceux qui sont venus, même de provinces lointaines pour se faire inscrire ont été renvoyés », déplore-t-elle. C’est aussi le constat d’un informaticien I.N qui a un atelier de maintenance d’équipements technologiques à Kigali se demande « si ces institutions connaissent l’importance de ces sites qu’ils ouvrent mais qui restent non actualisés et inefficaces ».

Pour lui, poster et actualiser les données sur le site web doit aller de paire avec la planification de l’institut. « Autrement ils ne sont pas utiles à ceux qui pourtant se connectent souvent pour faire des recherches sur le net », note-t-il. Casimir K. lui suggère que les universités imitent des sociétés qui lancent leurs messages urgents à travers des courts messages par téléphones portables.

Peu de participation à la prise de décision

Trop souvent, les étudiants des universités publiques et privées voient les décisions leur tomber sur la tête. Ils sont peu consultés ou impliqués dans la prise de décision. C’est ainsi que les finalistes de la faculté de pharmacie à l’Université de Butaré, Sud du Rwanda, ont appris à la dernière minute qu’ils n’auront pas leurs diplômes avant de terminer le stage.

Cependant, dans chaque institut, il existe des comités d’étudiants qui jouent le rôle de relais entre la direction et les étudiants. Mais comme l’affirme un étudiant de l’école des Banques et des Finances, SFB, de Kigali, « ces comités sont souvent convoqués pour être informés des décisions prises sans avoir été concertés ».

Mais Safali Beaufils, chargé de la qualité de l’enseignement à l’université nationale du Rwanda, ne l’entend pas de la même oreille. Pour lui, « les étudiants reçoivent des informations à temps mais ferment les yeux devant certaines décisions qui les défavorisent ».

Par Solange Ayanone

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