Des jeunes s’en prennent aux gros pollueurs à Lubumbashi, en RDC

A Lubumbashi, lassés d’attendre les décisions de justice contre des miniers pollueurs, des jeunes manifestent souvent bruyamment pour que soit mis un terme aux pollutions devenues un grave problème de santé publique.

Syfia International

Mine_Katanga

Deux morts enregistrées dans les installations de « Rwashi mining », à l’est de Lubumbashi fin décembre dernier. Selon les sources de la commune Rwashi, il s’agit de creuseurs clandestins. Mais pour des notabilités de cette commune, ces morts sont l’œuvre de la police, appelée en renfort plus tôt par l’entreprise minière pour contrer les jeunes très remontés qui avaient décidé de « se prendre en charge ».

« Nulle part dans le monde vous ne trouverez des entreprises minières installées dans des quartiers résidentiels comme nous en avons ici. Nous inhalons la fumée chaque jour et nos enfants ont des problèmes respiratoires, raconte, furieux, un jeune parent de Rwashi. Comme nos autorités ne veulent pas délocaliser ces « minings », nous nous en occupons ».

Ainsi depuis décembre dernier, « ce sont environs 300 jeunes qui pénètrent chaque jour dès l’aube dans ces concessions et emportent des minerais, déplore une des responsables d’une entreprise victime. C’est un investissement que l’on a placé ici, on ne peut pas supporter cela ».

Pollution des eaux et de la végétation

Fleuve_congo2_Flickr_Radio_OkapiA Kampemba commune voisine de Rwashi, les mouvements des jeunes sont aussi fréquents. Ils viennent des quartiers Kabetsha et Tshamilemba où est implantée une autre entreprise minière. Tantôt ils marchent, rameaux et bâtons en mains pour protester contre la pollution, tantôt ils organisent des sit-in devant cette entreprise, barrant le passage à ses véhicules et à son personnel…

« Nous avons des preuves de ce que nous disons. Le centre Carter l’a dit également dans son rapport. Notre eau, notre sol, nos plantes sont sérieusement pollués par l’exploitation du cuivre et du cobalt ici », souligne un enseignant d’une école secondaire de Tshamilemba. Les autorités sont saisies, le parquet aussi. Mais rien n’est fait. Aujourd’hui les manifestants n’exigent rien que la justice, ajoute-t-il.

Selon lui, il suffit de longer la rivière Naviundu qui serpente dans ces quartiers pour apercevoir des poissons morts flottant sur les eaux et la végétation devenue jaunâtre. En plus, si l’on utilise cette eau pour se baigner, elle démange le corps. Pour Dieudonné Kokelea, médecin aux cliniques universitaires de Lubumbashi, « la pollution est devenue aujourd’hui un problème de santé publique et ses effets à long termes seront catastrophiques sur les gens ».

Par Dina Eseka, Maurice Mulamba

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