Betty Bonifassi: un vibrant hommage aux chants des esclaves

© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz - Lamich
© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz – Lamich

C’est avec la fougue et l’énergie qu’on lui connaît que Béatrice «Betty» Bonifassi a électrisé son public lors de la présentation de son deuxième album solo au Club Soda, dans le cadre de Montréal en lumière, dont elle est cette année la coprésidente d’honneur.

Dès son arrivée sur scène, le ton était donné. Celle qui a connu la renommée internationale grâce au film d’animation «Les Triplettes de Belleville» en 2003 a donné tout ce qu’elle avait tout au long du concert qui aura duré 1h30.

© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz - Lamich
© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz – Lamich

Entourée de la chorale 100 % féminine les Marjo’s et de cinq musiciens, Betty Bonifassi a présenté des pièces de Lomax, son deuxième album solo, qui sera disponible le 4 mars prochain. Ce deuxième disque est en fait une réinterprétation de titres issus de son premier album éponyme sorti en 2014.

Comme elle l’a expliqué lors de l’un de ses nombreux échanges avec le public, son deuxième album est un hommage aux chants des esclaves africains déportés de force en Amérique.

© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz - Lamich
© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz – Lamich

Lomax, le titre de ce second disque, n’est pas anodin, car c’est le nom de l’ethnomusicologue américain Alan Lomax qui a enregistré et archivé pendant plus de 50 ans des chants d’esclaves qui ont été transmis de génération en génération.

Un spectacle varié et enlevant

L’artiste a réussi à offrir au public un spectacle varié, alternant entre ambiances feutrées et acoustiques, et envolées électriques plus rock. I Don’t Do Noboby, que l’artiste présente comme sa «toune de char», a charmé le public grâce à ses accents rock et trip-hop, magnifiée par un solo de guitare endiablé.

L’émouvante interprétation du titre Prettiest Train, rythmé grâce à des battements de mains et de pieds, a valu à la chanteuse ainsi qu’à ses musiciens une salve d’applaudissements. La piste Linin’ Track, chantée en guitare-voix, a quant à elle fait son petit effet avec sa saveur blues de la Nouvelle-Orléans.

© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz - Lamich
© MONTRÉAL EN LUMIÈRE _ Victor Diaz – Lamich

Lorsque la chanteuse à la voix grave et singulière a entonné les premières notes de sa chanson Berta, premier extrait de Lomax, le public a montré son enthousiasme en lui lançant de chaleureux applaudissements. Betty Bonifassi chantait avec son coeur, avec son âme, avec ses tripes. C’était l’un des moments forts de la soirée.

Comme clou du spectacle, Betty Bonifassi a interprété l’enlevant Rosie, morceau qui a été repris par la grande Nina Simone sous le titre Be My Husband, en 1965. L’omniprésence des percussions a rendu l’ensemble beaucoup plus «brut» que la version qu’on retrouve sur l’album Lomax.

Avec sa bonne humeur et son énergie à revendre, Betty Bonifassi a prouvé encore une fois qu’elle est une artiste aux multiples facettes qui n’a aucun mal à marier les styles et les genres. Une vraie réussite.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici