FIFA 2015: « Art War », les dessins de la colère

Art-War-2-Marco Wilms-Fifa2015Le documentaire allemand Art War  diffusé une dernière fois au FIFA le 25 mars au Musée d’art contemporain, s’intéresse au combat mené par plusieurs artistes – notamment des graffeurs – lors des événements qui ont embrasé l’Égypte entre 2011 et 2013.

Toute révolution contre la dictature a besoin d’artistes pour l’accompagner et celle en Égypte ne fait pas exception à la règle. Rappeurs, graffeurs, écrivains : la caméra du réalisateur Marco Wilms a filmé les actions chantées ou dessinées de ces Égyptiens contre la dictature d’Hosni Moubarak. Les mêmes se sont encore levés pour participer aux manifestations qui ont mené à la chute des Frères musulmans de Morsi qui avaient entre-temps pris le pouvoir.

L’un des artistes rencontrés au Caire résume ce combat en y voyant «l’expression positive du feu politique qui brûle dans les rues» du Caire. La rue Mohamed Mahmoud en est le symbole.

À l’instar de ce qu’on a pu voir sur le mur de Berlin, elle est recouverte de graffitis évoquant tant la violence policière, les victimes que les espoirs des révolutionnaires. À leur arrivée au pouvoir, les Frères musulmans ont voulu s’en débarrasser. Les graffeurs et leurs alliés ont résisté.

Tension et chaos

L’engagement de ces artistes est risqué. Lorsqu’il est sorti dans la rue vêtu d’un chandail où est écrit un message humoristique contre Dieu, l’auteur Hamed Abdel Samad a été pris à partie par des jeunes et échappé de peu au lynchage. Un autre a fini le visage en sang lors d’une manifestation.

La violence jaillit de partout, la tension est permanente. 2011, 2012, 2013 : les années passent et Le Caire connaît toujours des scènes chaotiques. Le sang, qu’on voudrait voir comme une peinture rouge issue d’une œuvre, revient souvent à l’image.

Face à la répression, la mort et les coups pour faire taire la liberté d’expression, il n’est pas étonnant de voir les artistes employer parfois des méthodes radicales, à l’image des prestations sexuelles de la punk Bosaina. De quoi choquer un pays bercé par la religion. La réconciliation entre ces deux Égypte n’est pas pour demain.

Il n’empêche : par la chanson, l’écriture ou le dessin, l’action de ces jeunes demeure une leçon de courage et d’abnégation. Le même compliment s’adresse à Marco Wilms qui a permis au public occidental de découvrir un aspect plus artistique de la Révolution arabe.

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