Julien Frey et Mayalen Goust racontent chez Futuropolis l’histoire d’un harki qui voulait préserver coûte que coûte son histoire déchirante. Il faudra l’entêtement de la jeune Lisa pour forcer cet homme meurtri à embrasser son passé pour mieux envisager le futur.
En quête d’une place dans une université de journalisme, Lisa doit aussi trouver un nouveau logement, car elle refuse obstinément de se retrouver dans les 16 mètres carrés de son copain Théo.
L’histoire de 112 pages se tient à Paris, en juin 2000. Par un heureux hasard, elle trouve une place dans la maison de Mohamed, ancien de la guerre d’Algérie qui ne parle jamais de cette époque, surtout pas à son fils.
On apprend après quelques pages que la dernière personne avec qui il parlait de son histoire, c’était sa femme. Depuis que cette dernière est partie, Mohamed n’est plus le même. Il est même sectaire et bourru.
Évidemment, Lisa va tomber sur l’histoire de Mohamed qui est en fait un harki, «militaire indigène d’Afrique du Nord qui servait dans une milice supplétive (une harka) aux côtés des Français». Mohamed comme les autres harkis n’a toujours pas le droit de revenir en Algérie et de panser de nombreuses plaies.
Avec Lisa, le lecteur va donc (re)visiter un pan triste de l’histoire algérienne entre morts, blessures et regrets. Le scénario de Julien Frey est bien ficelé et on adore le coup de crayon de l’illustratrice, dessinatrice, autrice et coloriste Mayalen Goust, diplômée de l’École d’arts appliqués de Poitiers.
