Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun

Découvrez la critique du film Un homme qui crie du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Le film, qui a reçu le prix du jury au dernier Festival de Cannes, est sélectionné au 16e Festival CINEMANIA de films francophones de Montréal.

À Ndjamena, la capitale du Tchad, un ancien champion de natation s’occupe avec son fils de la piscine d’un des grands hôtels de la place. Adam, qui a dans la soixantaine, tente de transmettre à son fils Abdel tous les secrets du métier de maître nageur lorsque la guerre civile, que vit le pays depuis des années, s’intensifie.

Les rebelles sont aux portes de la capitale et la population commence à se déplacer vers des zones plus sures. Le gouvernement exhorte alors chaque citoyen à participer à l’effort de guerre, soit en argent, soit en ressource humaine.

Malgré tout, la guerre n’est qu’un décor dans ce film. En réalité, Un homme qui crie n’est pas un film sur la guerre, ni même sur ceux qui la subissent comme on pourrait le croire.

Dans son film de 88 minutes, le cinéaste aborde plutôt d’autres problèmes. La relation entre un père et un fils est au centre de cet historie, un peu comme le destin d’un pays et d’un continent à cheval entre tradition et modernité. C’est aussi l’idée d’une passation de pouvoir entre une jeunesse fougueuse, mais pas toujours appliquée et une génération d’anciens, travailleurs, mais qui ne se renouvelle pas forcément.

D’un côté, il y a le père qui s’accroche à son histoire et au passé. Et de l’autre, il y’a ce fils qui ne s’intéresse qu’au présent et à son ambition. Il ne peut y avoir que clash. Et c’est ce que tente de montrer M.S. Haroun. Il faut un conciliateur entre les deux mondes, et ce rôle est peut-être celui que devra jouer de plus en plus la femme africaine.

On reprochera peut-être à Mahama-Saleh Haroun d’abuser par moment du silence et de quelques longueurs dans sa réalisation. Et pourtant, c’est cette déconstruction du temps qui donne à Un homme qui crie, toute sa force. Le réalisateur tchadien filme la ville et la société africaine d’aujourd’hui comme hier, d’autres, à l’instar de Sembène Ousmane ou Idrissa Ouedraego, filmaient les villages africains.

Prochaine projection du film : 7 novembre à 17h45 au cinéma Impérial.

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