Festival cinéma du monde de Sherbrooke: nos coups de coeur

Le festival cinéma du monde de Sherbrooke s’est terminé dimanche sur une très bonne note avec un achalandage record de 7400 entrées selon les organisateurs. Touki Montréal vous dit quels ont été ses coups de coeur tout au long de ce festival qui comptabilisait 100 films provenant de 45 pays différents.

PAtients- Fabien Marsaud«Patients»

Pour une première expérience au cinéma, on peut dire que Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, réalise un sans-faute. Son long métrage «Patients» qu’il a coréalisé avec Mehdi Idir, dont il cosigne également le scénario, est une belle réussite.

En plus d’apporter une diversité qui manque cruellement dans le cinéma français, la belle brochette d’acteurs joue un jeu naturel, profond, parfois sombre, mais toujours juste. 

La bande annonce: https://www.youtube.com/watch?v=YOvQUp3VPsg

«La sociologue et l’ourson»

Ce documentaire était l’un des ovnis de la programmation du festival. Sorti l’année dernière en France, «La sociologue et l’ourson» s’intéresse à cette période entre septembre 2012 et mai 2013 durant laquelle la France s’est enflammée sur le projet de loi pour reconnaître le mariage pour les couples de même sexe.

Bien qu’étonnant, voire déroutant durant les premières minutes, ce documentaire atypique aborde de façon très claire l’évolution du mariage ainsi que la diversité des modèles familiaux au fil des générations. C’est bien fait et on vous le recommande chaudement.

Le film a pris l’affiche au Québec le 7 avril.

La bande annonce: https://www.youtube.com/watch?v=RoNpMemCWvM

I Am Not Your Negro de Raoul Peck«I Am Not Your Negro»

Nommé aux Oscars cette année, «I Am Not Your Negro», le documentaire-choc de Raoul Peck, raconte le combat difficile des Afro-Américains pour la reconnaissance de leurs droits en tant que citoyens américains à part entière.

Pour ce faire, le réalisateur haïtien a choisi les mots du poète et écrivain James Baldwin, narrés par Samuel L. Jackson, comme trame narrative. Des mots que Baldwin avait jetés sur papier dans un manuscrit inachevé intitulé «Remember This House», dans lequel il racontait les destins tragiques de Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr., ses trois amis et figures emblématiques des droits civiques aux États-Unis, qui ont tous été assassinés.

Dans ce film cru et sans concession sur l’état du racisme aux États-Unis, le réalisateur jongle entre le passé et le présent. Il y est question, entre autres, des revendications des activistes des droits civiques dans les années 60 et du mouvement Black Lives Matters qui dénonce depuis 2013 les brutalités policières à l’égard des Noirs aux États-Unis.

Un documentaire terriblement actuel qui montre que les États-Unis n’en a pas terminé avec ses vieux démons qui rongent encore la société civile.

Sortie en DVD au Québec le 2 mai 2017

La bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=rNUYdgIyaPM&t

«Nakom»

Ce film ghanéen a été l’un de nos gros coups de coeur du festival. Dans ce long métrage, le spectateur suit Iddrisu, un talentueux étudiant en médecine, qui doit rentrer dans son village natal, Nakom, après la mort de son père. Le jeune homme prend alors temporairement la position de chef de famille et devient responsable de la ferme familiale.

Bien qu’elle soit simple, l’histoire de «Nakom» est d’une belle authenticité qui touche le spectateur droit au coeur. On comprend le déchirement d’Iddrisu qui doit choisir entre sa vie d’étudiant sans contraintes à la ville et celle de chef de famille, avec son lot de responsabilités.

Les magnifiques décors, les couleurs et la musique nous plongent dans ce village de Nakom où la vie semble si douce, mais qui peut se montrer si cruelle avec des périodes de sécheresse ou le manque de soins médicaux. Les habitants de Nakom s’en remettent très souvent à la volonté de Dieu, alors qu’Iddrisu veut avoir plus de contrôle sur sa vie et celles des siens.

«Nakom» est un film sans grande prétention qui fait définitivement du bien.

La bande annonce: https://www.youtube.com/watch?v=_q_79Saok1M&t

«Tanna»

Dès les premières images, il est impossible de ne pas tomber sous le charme de ces villageois de la tribu des Yakel, sur l’île de Tanna, dans l’archipel de Vanuatu, dans le Pacifique, qui vivent en totale harmonie avec la nature.

«Tanna» se concentre sur l’histoire vraie de Wawa, une jeune fille qui rompt son mariage arrangé avec un homme d’une tribu voisine pour fuir avec Dain, l’homme qu’elle aime, qui est aussi le petit-fils du chef de sa tribu. L’amour des deux jeunes gens ne sera pas sans conséquence sur l’équilibre précaire qui subsiste entre les deux tribus de l’île.

Nommé aux Oscars cette année dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, «Tanna» est un magnifique long métrage qui nous plonge au coeur d’une tribu d’aborigènes aux rites et aux modes de vie ancestraux. Les images, à mi-chemin entre le documentaire et le long métrage de fiction, sont à couper le souffle. C’est sans parler des acteurs, tous très justes, qui sont tous issus de la véritable tribu des Yakel. Un vrai coup de coeur!

La bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=meDuZ1AOiOE

«Casanegra»

Cette année, le Maroc était à l’honneur au Festival cinéma du monde de Sherbrooke où deux films de Nour-Eddine Lakhmari étaient projetés, «Zero» et «Casanegra».

Dans «Casanegra», sorti en 2008, le réalisateur marocain délaisse les images de cartes postales de Casablanca, «la ville blanche», au profit de Casanegra, une ville «noire» et sale, où règne la violence.

Dans ce Casablanca, ou plutôt Casanegra, Adil et Karim, deux petites frappes avec leur lot d’histoires familiales difficiles, vont s’empêtrer dans des combines qui risquent de leur coûter cher.

«Casanegra» est un film dur, parfois violent, dans lequel il est question de violence conjugale, de galères, de criminalité, d’exploitation, mais aussi de rêves et d’espoirs de s’en sortir. Adil et Karim sont simplement deux jeunes garçons qui aspirent à un avenir meilleur pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs familles.

Même si la caricature ne plane jamais loin, «Casanegra» est un film réussi sur plusieurs plans. Les acteurs, débutants pour la plupart, sont crédibles et on a beaucoup aimé l’humour noir et décalé qui n’a pas manqué à arracher quelques fous rires dans la salle.

La bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=T3vRJxvi53o

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