Touki Montréal vous propose une critique de Sam le caïd, film présenté au festival PanAfrica de Vues d’Afrique. La comédie policière de Boubakar Diallo est en compétition dans la catégorie Africa numérique – Longs métrages.
Sam le caïd vit d’extorsions et de divers trafics à Ouagadougou au Burkina. Il corrompt douaniers, policiers et procureurs avec un certain talent. Craint de tous, sauf de sa mère, il règne sur son milieu. Son image de caïd en prend un coup quand il est lui-même floué par son comptable parti avec la caisse et le contenu du coffre-fort.
Hors de lui, Sam engage un traqueur pour le ramener. En attendant de retrouver son voleur et sa fortune, Sam s’approprie illégalement le casino où il a l’habitude de jouer. Le comptable sera retrouvé et torturé à mort, ce qui déclenchera une enquête policière. S’ensuit une série de rebondissements mettant en scène plusieurs victimes de Sam, heureuses de tenir enfin leur revanche.
Dans ce film, il est question d’abus, de meurtre, de torture, de trafic de médicaments, de corruption et de fraude. Le côté sombre de l’histoire s’estompe cependant devant le ton des répliques savoureuses, bien tournées et efficaces. Plusieurs ont provoqué de francs éclats de rire des spectateurs. On y sent la plume du réalisateur Boubakar Diallo, écrivain et journaliste.
Bien que prévisible à certains moments – comme le partenaire policier qui fricote avec le mafieux –, le scénario de la comédie policière est bien servi par le rythme rapide de l’action. Dans l’ensemble, le jeu des comédiens est tout à fait crédible. Mais il arrive parfois que certains comédiens poussent un peu le rire cynique au bord de la caricature, à la limite de la parodie.
Jeanne d’Arc Yaméogo, épouse de Sam dans le film, était présente lors de la projection. Les discussions ont porté sur les conditions dans lesquelles les films sont produits au Burkina Faso et sur la carrière de l’actrice dans son pays. Il reste qu’elle peut difficilement gagner sa vie avec son métier au Burkina Faso, même en participant à toutes les productions de Diallo. Madame Yaméogo a souligné qu’aucune des productions de Films du Dromadaire ne reçoit de subvention. Les films tournés en numérique sont moins coûteux et permettent à Boubakar Diallo de produire deux films par an.
Marise Murphy
Dernière séance : vendredi 24 avril au Cinéma Beaubien
Photos du tournage de Sam le caïd du photographe Philippe Revelli