H’Sao : Explosion de talents sur fond de tam-tams

Jeudi soir aux Francofolies, H’Sao donne une performance à faire rêver de l’Afrique même les plus urbains des Montréalais. En mode festival, le jeune groupe tchadien est envoûtant.

Six artistes aux talents multiples, des voix saisissantes au sourire éclatant, une ambiance à faire danser même les plus petits, des cadences à faire s’emballer même les plus âgés : H’Sao est une bête de scène, avec ou sans instrument. La formation, qui sortait en 2009 son deuxième album Vol 235 (235 est l’indicatif régional du Tchad), présente un spectacle rythmé et bien construit.

Les six Tchadiens(quatre sont frères et soeur), superbement sympathiques, s’introduisent d’abord de leurs voix par quelques compositions a cappella : un début de show en toute sobriété, si l’on considère la suite des choses. Il faut se souvenir que H’Sao s’est d’abord fait connaître pour la puissance de ses chants a cappella, qui dégagent une énergie hors du commun. Lorsque chacun se disperse devant son instrument (clavier, guitare, basse, tam-tam, batterie, maracas et autres percussions), l’atmosphère enflammée occasionne dans la foule d’ambitieuses vagues de déhanchements et des frissons d’allégresse. Autrement dit, tous sont ravis d’être là à ce moment-là, sourires et densité de foule à l’appui.

Le sextuor chante principalement en sara (langue officielle du Tchad), mais aussi en arabe(autre langue officielle du Tchad), en français et en anglais. Le succès manifeste du groupe lors des Francofolies s’explique peut-être par le fait qu’il ne semble pas être nécessaire de déchiffrer les paroles de chaque composition pour en apprécier le message envoyé. La musique, absolument enlevante, porte en elle une force qui plaide pour la vie, l’amour, le rassemblement, l’espoir et la joie.  Il semble qu’on ne doive pas comprendre les mots et se laisser guider par tout le reste, soit une musique africaine aux inspirations multiples, quelque part entre gospel et R’nB, pop et soul, hip-hop et reggaeton.

Les Africains ont sans conteste un don pour la danse qui fascine le public québécois. H’Sao l’a bien compris et donne dans le coup d’éclat. Izra-l et Taroum, seule présence féminine du groupe se font acclamer chaque fois qu’ils ponctuent le spectacle de quelques chorégraphies audacieuses.

Après avoir interprété quelques succès dont un plaidoyer particulièrement prenant pour que cesse le recrutement d’enfant-soldats, H’Sao boucle la boucle et termine sur une prestation a cappella : Aimer d’amour, légué par Boule Noire, dont le vidéo-clip occupa le Top 5 du grand décompte Musimax en avril dernier.

Sao est un hommage aux ancêtres du Tchad. Quand au H du nom de la formation, il représente l’hirondelle.

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