Avec Frissons de foot à Bangui, Yves Penguilly nous transmet sa vision du continent africain qu’il a parcouru pendant plusieurs années. Après Penalty à Ouagadougou, l’auteur nous emmène cette fois-ci en République Centrafricaine. A travers le thème du foot, il dénonce avec délicatesse les maux de cette société qui pourrait s’appliquer à beaucoup de pays du continent.
« Gbanda a yingi » ! Le filet a tremblé. Dans cette petite ville de Bangui, un jeune garçon orphelin passe ses journées à rêver et à jouer au foot. Zangba a comme les grands du foot un surnom: « Gui Kéré Oko » qui signifie « n’a qu’un pied ». Il n’a en fait qu’une seule chaussure de sport, sa défunte mère n’ayant pu lui acheter une paire. Zangba ne va plus depuis longtemps à l’école et doit vendre dans la rue ce qu’il trouve pour se nourrir.
Le jeune orphelin rêve d’un avenir « à la Drogba », star ivoirienne ayant réussi à jouer dans les ligues européennes. Zangba est doué mais a à peine les moyens de se nourrir. Il se rend vite compte que la corruption dans le foot est aussi présente dans la petite ville de Bangui. Jusqu’au jour où son talent l’amènera vers un autre chemin.
Frissons à Bangui est un livre jeunesse n’hésitant pas à traiter de sujets importants des sociétés africaines comme le sida ou la corruption. Un message transmis très subtilement par l’auteur. Un moyen de réflexion nécessaire pour la jeunesse. On sent la connaissance de la ville par l’auteur quand on entend les expressions et les couleurs des coins de rue.
L’oeuvre est accompagnée de planches à dessin réalisées par Laurent Corvaisier. Elles mettent très bien en contexte l’histoire de Frissons à Bangui. Malheureusement, elles pourront ne pas plaire à certains lecteurs.
Avant d’être écrivain, Yves Pinguilly a exercé entre autres le métier de marin, bibliothécaire, animateur culturel et consultant pour des organisations internationales (Agence de la francophonie, UNESCO, Ligue internationale de l’Enseignement).