XIVème Sommet de la Francophonie : Kinshasa se dit prête pour accueillir l’événement

A Kinshasa, hôtels, restaurants et sites culturels n’attendent plus que les quelques 5 000 invités au XIVème Sommet de la Francophonie qui se déroulera du 12 au 14 octobre prochains. Les craintes initiales sur la capacité de la RDC à organiser cet événement semblent appartenir au passé.

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Les drapeaux du XIVème Sommet de la Francophonie flottent de part et d’autre le long des grands boulevards de la capitale congolaise. Ils sont couplés à ceux de la RDC pour annoncer la « fête du français » que Kinshasa se prépare à abriter du 12 au 14 octobre prochains.

A quelques jours de la tenue de ce grand rendez-vous, la ville est en effervescence. « Nous attendons plus de 5 000 personnes. Nous sommes déjà en mesure de les loger toutes. Nous allons démontrer à la face du monde notre capacité d’organisation. Comme lors du combat de boxe Ali-Foreman en 1974 et le Sommet de l’Union africaine en 1967 sous Mobutu », explique le responsable Médias et communication du XIVème Sommet de la Francophonie, Jean-Marie Kassamba.

Le commissaire général du comité national d’organisation, le professeur Isidore Ndaywel, est tout aussi formel. « Loger les invités ne posera pas de problèmes, les sites choisis sont presque prêts », rassure-t-il.

Et de préciser qu’ils ont sélectionné les établissements qui présentent un certain confort dans trois zones : Gombe, Ma campagne et Lingwala où auront lieu les principaux événements.

Une évolution importante, car, il y a dix ans, trouver une chambre dans un hôtel de qualité était un casse-tête à Kinshasa. A chaque événement important, les délégations venues d’ailleurs ne savaient pas où loger.

Seuls le Grand hôtel Kinshasa (ex Intercontinental) et le Memling (ex Sabena) affichaient alors toujours complet. Mais, ces cinq dernières années, la capitale connaît de nombreuses nouvelles constructions hôtelières réalisées par des étrangers et quelques nationaux.

Descente sur le terrain

A moins de deux semaines de l’événement, pour être fixé sur la capacité du gouvernement congolais à héberger, restaurer mais aussi divertir les chefs d’Etat et de gouvernement et tous les autres invités attendus au Sommet, le président Joseph Kabila a voulu s’assurer en personne qu’officiels, opérateurs économiques, journalistes et invités de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se plairont à Kinshasa. Le 17 septembre, il est descendu lui-même sur les lieux, accompagné du Premier ministre et de quelques membres du gouvernement. Pendant sept heures, ils ont fait le tour des hôtels, restaurants, sites culturels, visiblement déjà prêts pour le Sommet.

C’est ainsi qu’au Fleuve Congo Hôtel (ex CCIC), le président a découvert un complexe hôtelier cinq étoiles de 22 niveaux avec 240 chambres. Il y a visité les suites présidentielles, le restaurant-bar panorama et la salle des conférences. Puis est venu le tour du Palais du peuple, siège du Parlement et du Sénat, où sont prévues la cérémonie d’ouverture et les plénières du Sommet. Les visiteurs ont retrouvé le lieu plus beau qu’avant, avec des salles qui subissaient alors la dernière retouche. Juste à côté, le stade des Martyrs où est érigé le village de la Francophonie, qui sera bientôt riche de 111 stands répartis entre institutions, expositions commerciales et culturelles. Ici chaque pays vendra son image et sa culture.

A l’aéroport de N’Djili, les visiteurs ont apprécié les travaux de renforcement et d’élargissement de la piste d’atterrissage. La rotonde, la salle de récupération des bagages, la tour de contrôle et le hangar technique ont aussi été visités. Aux entrepôts des ITPR (Infrastructures, travaux publics et reconstruction) dans la commune de Limete, étaient garés des véhicules flambant neuf destinés au transport des participants. La tournée d’inspection s’est achevée à la Cité de l’Union africaine où logeront les chefs d’Etat, également rénovée.

Attentes de la population

« Nous attendons de ce Sommet des résolutions concrètes pour offrir à la RDC des facilités à réaliser l’inventaire forestier, faire la cartographie et le zonage, renforcer la gestion forestière, juguler la pauvreté des riverains des forêts riches et des peuples autochtones… », espère Omar Kabasele, éditeur du journal Le monde vert et coordonnateur du Réseau des communicateurs en environnement (RCEN).

Pour lui, le Congo, avec ses 145 millions d’hectares de forêts denses, a des réponses à donner sur le changement climatique. Avocat et coordonnateur national de l’ONG Action congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Georges Kapiamba attend lui autre chose du Sommet de Kinshasa qui aura pour thème : « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ». « Les Etats membres de l’OIF doivent rappeler au gouvernement de la RDC ses obligations de respecter la démocratie et les droits de l’homme », dit-il.

De son côté, Serge Mamba, menuisier de la commune populeuse de Barumbu, apprécie, lui, la propreté qui s’installe petit à petit dans Kinshasa. La ville est en effet entrain de revêtir sa plus belle robe. Aucun coin de la capitale ne veut laisser une mauvaise impression aux hôtes attendus. Les grandes places sont réhabilitées, à l’image de la Place des artistes à Matonge et la Place du cinquantenaire au centre-ville. Les artères principales sont balayées chaque jour et une campagne initiée par le maire apprend aux habitants à sourire aux invités.

Depuis 1991, la RDC espérait accueillir un Sommet de la Francophonie. C’était alors le IVème. Mais, à cause de soucis liés au contexte politique de l’époque, le Sommet avait été transféré en France. Cette fois-ci, Kinshasa tient son sommet.

Par Didier Kebongo, Maurice Mulamba

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