Vieux Farka Touré : «Prier pour que le Mali redevienne comme avant»

Avec en poche son nouvel album, Mon pays, Vieux Farka Touré, s’amène à Montréal au début du mois de juillet pour un spectacle au Festival international de Jazz. Joint au téléphone depuis le Mali, le fils de l’autre préfère, pour le futur, que le Mali suive la «route de la paix».

La dernière fois que le Malien est passé par la métropole, il venait présenter son album Fondo. C’était en 2009, au club Soda, également pendant le Festival de jazz de Montréal.

Vieux-farka-toure-3 Heureux de revenir dans une ville qu’il apprécie particulièrement, où «tout le monde parle français», Vieux veut surtout faire passer ce message aux Montréalais : «Tout ce qu’on peut demander, c’est de prier pour que le Mali redevienne comme avant, même plus.»

Dans son dernier album, Vieux Farka parle de son pays, de son ethnie et de sa région, Tombouctou, où la situation s’est dramatiquement détériorée depuis quelques années.

«[Cet album], c’est un hommage à mon pays», explique celui qui est revenu à une musique plus acoustique et surtout traditionnelle.

Vieux-farka-toure-2Dans Mon pays, le Malien propose une musique qui sent le Mali, précisément le nord de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Même si certains instruments comme la kora ont été modifiés, Vieux Farka Touré assure que l’album reste toujours une musique traditionnelle, à l’honneur du peuple.

«Cet album est une déclaration. C’est un message pour rappeler au monde que la terre malienne appartient à ses filles et à ses fils. C’est une terre de paix, de culture et de tolérance. C’est mon héritage, c’est notre héritage. Ensemble, nous devons le protéger. Et pour moi, cela signifie faire de la musique qui rappelle au monde qui nous sommes.»

Avant ce nouvel opus, Vieux Farka Touré s’était laissé embarquer dans un brassage culturel avec le pianiste et chanteur israélien Idan Rachel. Les deux complices ne faisaient jamais de répétition.

Le résultat, l’album The Tel-Aviv Sessions, fait en Israël en Jam session, a été très bien accueilli et reçu par la critique. «C’était intéressant de collaborer avec lui, a répondu Touré, à l’autre bout du fil. Ça m’a donné une ouverture, permis de m’intéresser à d’autres gammes musicales.»

Mais il n’y a pas que la musique dans la vie. En entrevue, le musicien revient inévitablement sur les conséquences de la guerre dans son pays. Des artistes sont obligés d’abandonner leur maison. Des Maliens n’ont plus les moyens de payer leur loyer, souligne-t-il.

Comme d’autres, Vieux Farka Touré n’hésite pas à mettre la main à la patte, en aidant via des associations des gens qui ont des besoins urgents. Une partie des revenus de la vente de ce nouvel album ira également à cette cause.

Vieux-farka-toure-1Pour le fils d’Ali Farka, la situation d’aujourd’hui est une confirmation de ce qui se présageait depuis un certain moment. «C’est une guerre qui dure depuis longtemps», souligne-t-il.

L’objectif, poursuit-il, est aussi d«’éduquer les gens à ne pas faire certaines choses qui ne sont pas bonnes […]  On ne sait jamais ce que la guerre va amener».

Vieux pense aussi au futur. Revenant sur la pièce «future» de son dernier album, il rêve de paix. «Ce que je vise avec tout ce que je fais, c’est que le Mali suive la route de la paix».

La visite de Vieux Farka Touré au Québec

    •   Lundi 1 juillet : Zaphod Beeblebrox  (Ottawa)
    •   Mardi 2 juillet : Le Cercle  (Québec)
    •   Mercredi 3 juillet :  Club Soda  (Montréal)
    •  Jeudi 4 juillet : Théâtre Granada  (Sherbrooke)

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