Jazz 2013 : Lionel Loueke remercie les Montréalais, et vice versa

Le Béninois Lionel Louke et son band ont une nouvelle fois fait montre de tout leur talent, vendredi soir, à l’Astral, dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal.

À trois sur la scène feutré de l’Astral, les membres du Lionel Loueke band ont commencé la soirée avec la chanson Ouidah, de l’album Heritage, sorti en 2012 chez Blue Note.

À la fin de cette pièce introductive, la salle intimiste de l’Astral y est allée de chaleureux applaudissements qui laissaient déjà présager une soirée de rêve entre un virtuose et ses adeptes.

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Loueke a égrené les titres de son dernier album dans l’ordre qu’il avait choisi. Dans la salle, point de bruit, ou à peine. Surtout des regards d’admiration, d’abord pour ceux qui avaient le privilège d’être assis au premier rang, mais également pour les autres, notamment sur le balcon.

Récipiendaire en avril 2013 du prestigieux Prix Echo-Jazz de l’artiste international dans la catégorie guitariste, Lionel Loueke a une nouvelle fois comblé le public montréalais. S’il n’a pas souvent pris la parole, le Béninois n’a toutefois pas manqué l’occasion de dire qu’il «était content de revenir à Montréal et au festival» lorsqu’il en a eu l’occasion.

«Ici je peux parler français et anglais, a-t-il dit dans la langue de Molière. Maintenant va falloir m’apprendre le québécois.»

Il a également rendu hommage à ses extraordinaires musiciens et au batteur de rock britannique Dave Holland.

Debout ou assis, le public a savouré l’ «héritage» du guitariste débarqué à Montréal avec le bassiste nigérien Michael Olatuja («un homme toujours positif») et le talentueux batteur Mark Guiliana. Ce dernier a d’ailleurs offert toute une prestation solo.

Comme certains artistes africains savent si bien le faire, le virtuose béninois s’est également amusé à transformer sa guitare en sorte de djembé avant une envolée dans sa langue maternelle, le fon, sur le titre Ife. Au point de réduire une nouvelle fois la salle au silence…avant une nouvelle salve d’applaudissements et l’entracte.

Le spectacle a ensuite repris ou il avait commencé. En réalité mieux encore, avec une deuxième partie notamment plus jazzy que la première, qu’on pourrait qualifier d’«afropop ».

Loueke s’est notamment permis de s’amuser encore avec sa guitare, en la transformant, selon le besoin, en piano, batterie ou en instrument de jazz. Il s’en est suivi un moment de purs bonheurs où le jazzomaton était à son paroxysme, notamment sur la pièce Freedom Dance.

C’est alors que Loueke s’est aventureux au Congo, au son d’une rumba congolaise teintée de jazz qui ne disait pas son nom, et ce, pour le plus grand plaisir des nombreux Africains et africophiles dans la salle. Cet intermède dans le titre Freedom Dance a définitivement ravi la foule, qui a alors dû demander de toute urgence un rappel inévitable. L’Afrique s’est alors imposée avec African Ship, imposant obligatoirement… un autre rappel.

«Je vais jouer une toute petite pièce pour la paix dans le monde», a-t-il dit avant d’y aller de la chanson Hope, dont les paroles semblaient venir du cœur. Loueke était seul sur la scène, juste pour les Montréalais.

Après Montréal, Lionel Loueke reprenait l’avion, direction Paris en France, puis Rotterdam, Mexico, etc.

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