Les lumières de Tyr de Joseph Safieddine et Xavier Jimenez

Dans Les lumières de Tyr, paru aux éditions Steinkis, les auteurs Joseph Safieddine et Xavier Jimenez plongent les lecteurs dans une ambiance de jeunes embourbés dans une guerre qu’il ne comprenne pas, dans le Liban du Sud, au milieu des années 80.

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Précisément à Tyr, alors que le pays est plongé dans une guerre civile qui va faire très mal au pays des cèdres, des enfants n’ont pas conscience de la réalité. Les frères Mustapha et Mohamed prennent l’initiative d’un groupe de héros obscur, la Super Ligue, composée principalement de leurs amis, dont Bassam, Sarah.

À cause de la situation, les populations du sud du Liban vivent dans l’angoisse constance des coupures de courant. Presque tous les soirs, les villes sombrent dans l’obscurité, et par ricochet, dans la chaleur.

Mustapha et sa bande ont choisi d’enclencher le moteur des groupes électrogènes des immeubles de leur quartier, de façon à ce que les gens n’aient pas à dévaler les escaliers à chaque arrêt.

Pour contrer cette «guerre psychologique, les enfants «seront là pour remettre le courant» et ainsi mettre de la lumière dans un pays séquestré. Séquestré dans cette violence qui fait exploser les jouets de bambins et qui les rendent notamment infirmes.

Comme je te dis Mohamed, il suffit de s’organiser. C’est une vraie mission pour sauver le Liban, les gens ne doivent pas descendre et remonter six étages en pleine nuit. Dès qu’il y aura une coupure, on sera là pour remettre le courant. Bien dormir, c’est bon pour la psychologie ! Tu comprends ?

Joseph-Safieddine-et-Xavier-JimenezEn réalité, Safieddine et Jimenez dépeignent un univers où les adultes sont restés dans une enfance empreinte de naïveté et où probablement, les enfants ont vite grandi et affichent une maturité déconcertante. Notamment parce que pour ces chérubins, qu’on soit musulman ou chrétien ne définit jamais l’appartenance à la Super Logue.

Le tout est présenté dans une facture graphique en noir et blanc qui permet notamment de caractériser la fatigue qui habite le corps des adultes comme Ali.

Pour conclure l’ouvrage de 156 pages (format 170x240mm), le scénariste Joseph Safieddine a choisi de ne pas mentir aux lecteurs. La seule réalité possible dans cette histoire comme dans tant d’autres histoires libanaises est celle d’un exil forcé…

 

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