Le Moabi cinéma, de Blick Bassy chez Gallimard

Publié dans la collection Continents noirs de Gallimard, le premier roman du chanteur camerounais Blick Bassy, Le Moabi Cinéma, transporte le lecteur dans l’esprit de la jeunesse camerounaise.

De jeunes hommes qui forment un groupe, le club des cinq (et un peu plus), a terminé leur étude préuniversitaire et ne rêvent plus qu’une d’une chose: obtenir un visa pour une capitale européenne.

Le Moabi cinéma, de Blick Bassy,Ce précieux sésame, ils se fendront à quatre pour l’avoir. Avec l’aide des parents. Enfin, pour ceux qui en ont.

Le narrateur Boum Biboum est celui qui a le plus de chance de l’obtenir. Il est le fils du commissaire Boum. On le surnomme le mingri…parce qu’il est trop mince.

Lui et ses amis tentent comme ils peuvent de tuer le temps en attendant l’Europe. Les filles, les casiers de bières et le foot font partie du quotidien quand ils ne font pas la file devant un consulat.

Véritable instantané de la jeunesse camerounaise et par ricochet africaine, ce récit poignant et bluffant de Blick Bassy a le mérite de ne pas prendre de gants pour décrire leur quotidien. L’auteur n’hésite d’ailleurs pas à utiliser le camfranglais largement utilisé par les jeunes dans son roman, sans que ça n’affecte le propos.

Pour son scénario, l’homme au talent multiple utilise l’image d’un arbre pour affronter et combattre à sa manière le mythe de l’occident. Il tente surtout de déconstruire l’apologie de la vie qui serait meilleure ailleurs.

Le résultat est encore une fois bluffant.

Rappelons que son troisième album, Akö, est sorti en hiver dernier et le bluesman a eu le privilège de voir une chanson de cet opus choisie pour une publicité vantant le téléphone iPhone 6 d’Apple.

Le Moabi cinéma, de Blick Bassy, éd. Gallimard, 240 pages

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