« Knock out! » de Reinhard Kleist, chez Casterman

Publiée dans la collection écritures, de la maison d’édition Casterman, la sublime bande dessinée Knock out! de Reinhard Kleist revient sur le parcours du boxeur Emile Griffith.

Avec son brillant scénario et ses dessins en noir et blanc qui captent l’attention, Reinhard Kleist plonge le lecteur dans les années 50-60, aux États-Unis. On y apprend plus (découvre dans le cas de l’auteur de ces lignes), sur la vie et le destin tragique de cet homme, pas vraiment fait pour la boxe, qui rêve de ping-pong et de chapeaux pour femme qu’il confectionne.

Découvert par un entraîneur, le modiste va se muer en pugiliste de 1956 à 1977, terrassant presque tout sur son passage, mais en gardant une part de naïveté dans ce monde de brute. Il a d’ailleurs été champion du monde dans les catégories de poids welters, mi-moyens et moyens.

Plus que tout, le natif de Saint-Thomas, dans les Îles Vierges américaines, va ressentir au plus profond de lui le poids d’être un homme qui préfère les hommes. Il suffira d’un mot de trop pour que la colère le remplisse pendant un combat et qu’il donne un assaut de trop.

Cet épisode, bien connu des spécialistes de la boxe, va le hanter et le poursuivre jusqu’à la fin de ses jours, le 23 juillet 2013, à New York.

« Je veux seulement que tout le monde m’aime bien », dira-t-il après une sanglante bataille au cours de laquelle il est passé à tabac dans une ruelle par un groupe hurlant des insultes homophobes.

À la fin de l’ouvrage, l’auteur qui vit et travaille à Berlin a eu la brillante idée d’ajouter des dessins à colorier. Le lecteur pourra aussi en savoir plus sur le contexte avec un dossier de Tatjana Eggeling.

Reinhard Kleist est l’auteur de plusieurs ouvrages du genre, sur Nick Cave, Johnny Cave, Castro. On lui doit aussi l’album Le boxeur, un roman graphique qui revient « l’incroyable et authentique histoire du Polonais Hertzko Haft ».

« Comme c’est étrange… Je tue un homme, et la plupart des gens n’y voient aucun inconvénient. En revanche, quand j’aime un homme, les gens trouvent que c’est un péché impardonnable qui fait de moi une mauvaise personne. Même si je ne suis jamais allé en prison, j’ai passé toute ma vie enfermé. » – Emile Griffith

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