Entrevue avec Fady Dagher, le chef de police bienveillant de Montréal

Devenu le 42e chef de la police de Montréal, il y a un an environ, Fady Dagher est incontestablement rentré dans l’histoire de la métropole québécoise. Originaire du Liban et après avoir vêcu en Côte d’Ivoire, il est devenu le premier chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) issu de la diversité. Cet homme ayant grandi dans les rues d’Abidjan, et qui se décrit comme «humaniste» et «bienveillant», a accepté de se prêter au jeu des questions et réponses.

S’il fallait vous présenter en une phrase ?

Je suis animé par une volonté sincère de contribuer au bien-être de tous ceux qui m’entourent, je consacre mon temps et mon énergie à trouver des moyens d’avoir un impact positif dans la vie de chacun. Humanisme et bienveillance, voici deux mots qui, j’espère me décrivent.

Pourquoi avoir choisi la police ?

Mon désir profond est de veiller à la sécurité et au bien-être de tous. Le souvenir émouvant du premier mot prononcé par le douanier : « Bienvenue! » continue de résonner en moi encore aujourd’hui.

Depuis maintenant 32 ans, je m’efforce de redonner à cette communauté si accueillante qui a su me faire sentir chez moi et qui m’a tant donné à mon arrivée au Québec. Je suis extrêmement reconnaissant et rempli de gratitude envers cette communauté qui est mienne aujourd’hui; c’est d’ailleurs ce qui motive profondément mon engagement à protéger et servir.

En la protégeant et en la servant, je souhaite perpétuer l’esprit d’accueil qui a fait de moi un membre à part entière et épanoui de la société québécoise et ainsi contribuer à maintenir le lien spécial qui m’unit à elle depuis tant d’années. 

Avant de revenir à la tête du SPVM, Fady Dagher a été le directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). Ici, il participe au documentaire Police avant-gardiste diffusé sur les ondes de Radio-Canada.

Quel est votre message aux jeunes racisées du Québec?

J’aspire à leur faire comprendre que tout est envisageable au sein de la société québécoise. Les rêves les plus ambitieux peuvent se concrétiser. Poursuivez vos rêves avec détermination et réalisez-les!

Votre film ou série « coup de cœur » de l’année?

Sans aucune hésitation la série Lupin!

Quelles sont vos idoles de jeunesse ?

Je voulais chanter comme Michael Jackson, avoir le courage de Rocky Balboa et danser comme John Travolta. 

Que faites-vous pendant les vacances ?

Lors de mes précieuses vacances, je m’efforce de me détacher autant que possible du travail pour plonger pleinement dans l’exploration et la découverte. J’adore partir à la rencontre de nouveaux pays, de nouvelles villes, et me laisser emporter par la richesse des cultures et des coutumes qui les animent. Apprendre davantage sur les différentes facettes de l’humanité à travers le monde m’inspire profondément.

Quand l’occasion se présente, je ressens le besoin réconfortant de retourner sur les traces de mes origines, revisiter les lieux qui ont forgé mon passé. Ces retrouvailles avec mes racines sont pour moi une source inestimable de bien-être.

Au cours de vacances plus courtes, rien ne me ravit davantage que de me plonger dans la nature lors de paisibles promenades. Renouer avec le grand air apaise mon esprit. Parfois, le simple fait de ne rien faire, de me relaxer sur le canapé me procure également un bien-être précieux.

Quel est le dernier livre lu ?

Les désorientés de Amin Maalouf. Ce roman est l’histoire d’un homme qui est rappelé au Liban, après des années d’exil, pour être au chevet d’un ex-ami mourant.

Quelle est la chanson que vous écoutez souvent récemment?

Quotidiennement, je m’imprègne de la chanson Jerusalema de l’artiste Master KG. Bien que sortie en 2020, elle continue de me faire vivre un sentiment de liberté et de bien-être.

En tant que passionné de musique, j’apprécie avoir un petit haut-parleur à portée de main. La musique a ce pouvoir unique de susciter en moi de magnifiques émotions, enrichissant ainsi mon quotidien. 

Ce que vous repoussiez depuis trop longtemps ?

Depuis de nombreuses années, l’idée de gravir le Kilimandjaro occupe mes pensées. L’idée de réussir cette ascension susciterait en moi une fierté immense. Je ressens un profond désir de vivre cette expérience unique et espère pouvoir la concrétiser un jour.

Par ailleurs, un autre rêve qui me tient à cœur est de parcourir le Chemin de Compostelle. La marche quotidienne est une véritable passion pour moi, et tirer parti de ces moments pour la contemplation personnelle m’apporterait une paix intérieure et une satisfaction indescriptibles.

J’aspire à concrétiser ces deux rêves éventuellement, mettant ainsi fin à la procrastination qui les entoure depuis trop longtemps. 

Votre moment “coup de cœur” pendant  le(s) confinement(s) ?

Le confinement a marqué une période où nos méthodes de travail ont évolué de manière significative. Il nous a poussés à exploiter notre créativité pour surmonter les défis.

De nombreuses innovations ont émergé, donnant naissance à des approches nouvelles qui continueront à façonner notre quotidien dans le temps.

Ce qui vous manque le plus de l’avant-pandémie ?

Ce qui me manque le plus de la période prépandémique, c’est l’aspect humain. L’arrivée du virtuel a rompu les liens entre les individus et a engendré une certaine tendance à l’individualisme. On observe une propension à l’isolement accru chez les gens depuis, surtout chez la jeunesse.

Questions en rafale:

  • Thé ou café ? Café.
  • Facebook ou Instagram ? Aucun.
  • Alexa ou Ok Google ? Aucun.
  • Prince ou Michael Jackson?  Michael Jackson.
  • Tupac ou Notorious B.I.G. ? Je ne les connais pas!
  • CD ou 33 tours? 33 tours.

Un dernier mot ? 

Écoutez votre petite voix intérieure, elle a souvent raison. Soyez fidèle et loyal à celle-ci.

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