Le Méridional d’Henri Lopes chez Gallimard

Pour son roman, Le Méridional, paru dans la collection Continents noirs de Gallimard, l’auteur congolais Henri Lopes a choisi de placer une partie de son histoire sur l’Ile de Ré, mais également à Paris et, forcément, dans son pays.

Le-Meridional-Henri-LopesC’est l’histoire d’un auteur congolais qu’on appelle professeur qui, après une de ces rencontres fortuites, décide de visiter l’île de Ré pour terminer l’ouvrage sur lequel il planche depuis peu: « Les soldats noirs d’Afrique centrale au cours des deux guerres mondiales européennes ».

Lorsqu’il arrive sur cette petite île de Vendée, il se rend compte rapidement qu’on lui parle d’un autre personnage qui lui ressemble. En réalité ce monsieur est aussi métis.

C’est toutefois la rencontre avec un autre métis que tout le monde appelle « le Méridional » dans un bistrot du coin qui va en partie l’enraciner une fois pour toutes sur cette île.

Il faut dire que ce monsieur qui « maniait couramment le patois maraîchin » faisait maintenant partie des meubles si bien que les résidents « ne faisaient plus cas de sa couleur ».

Au fil de quelques mois, « le Méridional » qui n’avait pas envie de discuter avec le professeur au début, fini par devenir son principal confident.

De la discussion sur la pêche, la musique classique et sur Félix Leclerc, les deux hommes qui avaient plus en commun qu’ils ne l’imaginaient vont finir par discuter de la vie à Poto-poto, au Congo.

Si les trois quarts du livre se passent en Hexagone, le décor de la dernière partie du livre est situé dans le Congo des indépendances, le Congo des révolutionnaires, de la traîtrise, du marxisme, de la proximité cubaine.

Si l’énergie et la puissance du récit de la première partie de ce livre contrastent avec une certaine irrégularité de la seconde, reste que la lecture de ce roman ne s’oubliera pas facilement. Rien à dit, Henry Lopes reste égal à lui-même, en grand défenseur du métissage et de la différence.

Il tend à démontrer qu’il faut une place au Noir ou métis en occident et que le Blanc a aussi eu sa place en Afrique, peu importe ce que l’Histoire retiendra. Et en cà, on ne peut que saluer ce grand humanisme et surtout ce beau roman bien ficelé.

Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française en 1993, Henri Lopes a été premier ministre, plusieurs fois ministre et depuis 1998, il occupe le poste d’ambassadeur du Congo-Brazzaville à Paris. On lui doit une dizaine d’ouvrages, dont le recueil de nouvelles Tribaliques.

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