Nos lieux interdits

«Je ne suis pas une victime… J’étais conscient… J’étais un militant marxiste-léniniste marocain

L’oncle

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De l’indépendance du Maroc en 1956 aux années 1980, 30 000 Marocains ont disparu, enlevés pour des raisons politiques, détenus dans des prisons illégales, cachés de leur famille et du reste du monde. Après un long silence sur ces «années de plomb», le roi Mohammed VI a mis en place en 2004 une Commission pour l’équité et la réconciliation chargée de faire enquête sur ces violences d’État.

«Nos lieux interdits» suit l’histoire de quatre familles dans leur quête de la vérité. Certaines cherchent à comprendre, à fermer la boucle et d’autres simplement à faire le deuil du proche disparu ou des années envolées.

Les générations s’entrechoquent, entre les gens qui essaient d’oublier, ceux qui cherchent à se révolter, ceux qui veulent réparer et ceux qui veulent « écrire » l’histoire. Des conversations dans des salons aux visites chez les agents de la Commission, les « personnages » de la réalisatrice Leila Kilani avancent dans leur démarche au fil de la pellicule et continuent le débat politique sur le droit de s’exprimer, de se révolter et surtout de savoir.

«Ma vie est vide… Je n’ai rien fait… Je suis un modèle de la répression.»

L’oncle

Outre les non-dits de l’État, le film met surtout en lumière les secrets de famille, les choses qu’on a eu honte de dire ou qu’on avait peur de dévoiler. Si la Commission est venue briser le tabou étatique, les tabous familiaux sont, eux, plus complexes et les peines qu’ils ont causées, non indemnisables.

« Nos lieux interdits » : Genèse d’un documentaire

Leila Kilani est née en 1970 à Casablanca au Maroc. Après des études en économie et en histoire, elle devient journaliste indépendante en 1997. Elle s’oriente vers le documentaire en 1999. Elle réalise notamment «Zad Moultaka, passages» (2002) et «Tanger, le rêve des brûleurs» (2002) sur les candidates à l’émigration vers l’Europe.

«Nos lieux interdits» est en compétition officielle dans la catégorie  Sélection internationale documentaire (longs métrage) au festival Vues d’Afrique 2009.

Quand?

Vendredi 17 avril à 20h30, cinéma ONF

Dimanche 19 avril à 18h, cinéma Beaubien

Vous voulez en savoir plus sur les «années de plomb» au Maroc?

«Maroc: les années de plomb, un travail de mémoire inachevé», par l’écrivain marocain Youssef Jebri

Sarah Pisanu

1 COMMENTAIRE

  1. En parallèle on peut aussi lire le livre de Tahar Ben Jelloun « Cette aveuglante absence de lumière »

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