Présenté lors du festival du film africain de Londres, Zimbabwe était l’événement attendu. Ce long-métrage s’attaque au problème de l’immigration clandestine en Afrique du Sud. Une histoire émouvante offerte par le réalisateur sud-africain, Darrell Roodt.
Chaque jour, plus de mille personnes traversent illégalement la frontière entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud. Un grand nombre d’entre eux deviennent les victimes de leur nouvelle société. Darrell Roodt s’efforce ainsi de dénoncer les nombreux abus de ce phénomène très sérieux.
Zimbabwe (Kudzai Chimbaira) est une adolescente de dix-neuf ans qui, devenue orpheline, n’a pas d’autre choix que de quitter son village en compagnie de ses jeunes frère et sœur, pour aller trouver refuge chez une tante lointaine. Elle décide par la suite de partir clandestinement en Afrique du Sud, à la recherche d’une vie meilleure. Mais elle n’y trouvera que mésaventure et désespoir.
Au-delà de ce scénario peu révolutionnaire, Darrell Roodt parvient à mettre en scène un film véritable, qui se trouve admirablement animé par le jeu de Kudzai Chimbaira. Elle apporte un coté pleinement authentique à cette production. Par l’infortune répétée de son personnage, on aperçoit maints problèmes qui touchent nombre de Zimbabwéens arrivés illégalement en Afrique du Sud, ainsi que les difficultés générales auxquelles ce pays est confronté.
Au chapitre des bémols, on notera tout de même une très pauvre qualité technique tant au niveau sonore que de l’image. On s’attendait à mieux de la part d’un réalisateur du standing de Darrell Roodt. Zimbabwe réussit néanmoins à laisser un sentiment à la fois touchant et déchirant. Un film à découvrir donc sans hésiter, afin de comprendre la complexité de la question de la clandestinité.
Nicolas Roux