Méditations africaines du sénégalais Felwine Sarr

Méditations africaines, du sénégalais Felwine Sarr, est paru aux éditions Mémoire d’encrier. Ces pensées-écritures mènent le lecteur sur la voie de la réflexion.

Méditations africaines de Felwine Sarr est un livre étrange. Publié dans la collection « chronique » des éditions Mémoire d’encrier, il n’en est pourtant pas une. L’intellectuel sénégalais (écrivain, auteur-compositeur, interprète et universitaire) ouvre ses pensées aux lecteurs.

Cet ouvrage est un « patchwork » textuels : aphorismes, réflexions, extraits de journal intime et paraboles se suivent au fil des pages. Organisé en plusieurs parties (« journal de mes pas hâtés », « suites ininterrompues » …) le livre promène le lecteur dans l’esprit de son auteur.

Avec lui, ce dernier ira de Dakar à Saint Louis, au Sénégal, de l’Europe à l’Afrique de l’Ouest. Courir le long de la côte le matin, appeler ses enfants, ou tout simplement regarder le fleuve Sénégal qui s’écoule imperturbablement ; ce sont ce genre d’instants qui sont partagés.

Les faits comptent moins que les réflexions, et il ne faut surtout pas s’attendre à lire une histoire en ouvrant Méditations africaines. D’ailleurs, le titre l’annonce immédiatement : il sera question de méditations, voyages intérieurs.

Zen, africaine, musulmane ou tout simplement personnelle, la philosophie de Felwine Sarr ne se limite pas à une étiquette. Et c’est ce qui est certainement le plus déroutant mais aussi le plus intéressant dans ce texte. Il n’est pas rare, sur une même page, de sauter quatre lignes des yeux puis de s’arrêter sur une pépite. Chacun y trouvera l’écho de sa propre expérience.

Le qualificatif « africaines » se justifie peut être par une posture de l’auteur, qui semble goûter à l’immédiat, et se tenir loin de l’anticipation. Le philosophe Souleymane Bachir Diagne, dans la préface, le souligne ainsi : Felwine Sarr n’est pas Descartes, ses méditations sont incarnées, ancrées dans le présent.

On peut lire ce livre d’une traite, mais on peut aussi choisir de le laisser au coin du lit, au fond de son sac et d’en grappiller ça et là des petites sagesses et poésies quotidiennes.

Extrait choisi :

« L’amour est blessure. Son goût tient de l’aigre-doux du maad, ce fruit de Casamance, mâtiné de sucre roux. Il est un possible jamais complètement réalisé. Un deuil, dès sa naissance. Il est cet écho qui sourd de cette cavité condamné ad vitam aeternam à la béance. »

3 Commentaires

  1. Bonjour!

    Merci pour votre article!
    Pourriez-vous me dire où se procurer ce livre à Montréal?

    Merci beaucoup!
    Excellente journée!
    Stan

  2. J’ai adoré ces méditations qu’on peut lire en un trait et qu’on relira cent fois. C’est subtile, c’est bohème, gentiment incisif et tendrement profond ! Même si je n’ai pas su décrypter certaines références… Ce fils est un grand ! merci.

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