War reporter de Mohamed Amine Boukhris : les révolutions arabes derrière les objectifs

Le documentaire War reporter du Tunisien Mohamed Amine Boukhris, projeté au Festival des films du monde à Montréal, donne la parole à différents journalistes qui ont couvert les révolutions arabes à partir de 2011.

Portés par une foi profonde en leur métier, des journalistes racontent les circonstances difficiles et parfois tragiques malgré lesquelles ils parviennent à remplir leur mission : informer le monde.

Presque tous les spectateurs auront découvert pour la première fois leurs visages, alors qu’ils réalisent pourtant d’innombrables exploits.

War-reporterComme le rappelle l’un d’eux, leur nom n’est connu du grand public que lorsqu’ils sont enlevés ou tués. C’est d’ailleurs la mort de Lucas Mebrouk Dolega, reporter tué par une grenade lors des affrontements à Tunis en janvier 2011, qui est à l’origine du beau documentaire de Mohamed Amine Boukhris. il s’agit d’ailleurs de son  premier long métrage documentaire.

Outre la Tunisie, ces reporters de guerre sont allés en Libye, en Syrie, en Égypte ou dans les territoires palestiniens.

Loin de se considérer comme des têtes brûlées ou des héros, ils se montrent humbles.

Nous n’avons aucune légitimité», «Nous ne créons rien», «On est juste en train de montrer aux gens une réalité», disent-ils tour à tour.

Une réalité dont la principale musique est faite de tirs et d’explosions. Ces sons, tout comme les voix et les mots des populations rencontrées, les empêchent de dormir une fois l’appareil photo ou la caméra rangée.

«Tu ne peux pas arrêter ça»

En se basant essentiellement sur des scènes filmées dans l’urgence, sur les lieux des révolutions, avec peu de moyens, Mohamed Amine Boukhris livre un documentaire bouillant et nerveux. Les entrevues permettent de prendre du recul et de laisser place à des moments d’émotion, notamment lorsque la parole est donnée aux familles de ces reporters.

Bien que rongée par le deuil, la compagne Lucas Mebrouk Dolega rappelle ainsi la nécessité de «montrer l’histoire du monde, l’histoire des hommes», quel qu’en soit le prix.

Les principaux intéressés ne disent pas autre chose. Leur volonté absolue de faire leur métier marque les esprits. Ahmed Bahaddou, reporter belge d’origine marocaine, est passé à deux doigts d’une paralysie, voire même d’une amputation lorsqu’il a reçu une balle en Syrie. Il assure néanmoins que même un tel scénario ne l’aurait pas empêché continuer à faire son métier. «Tu ne peux pas arrêter ça», explique-t-il.

Nous revient alors en mémoire la citation qui ouvre le documentaire : «La guerre est pire que la drogue». L’auteur de cette phrase, le journaliste Rémi Ochlik est mort en février 2012, en Syrie, lors d’un bombardement.

Né en Tunisie, en 1986, Mohamed Amine Boukhris a réalisé deux documentaires: Hamra hamra et Le Grand Sud.

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