Cinq ans après l’excellent Nothing For Granted, la Franco-camerounaise Sandra Nkaké nous transporte, sur son nouveau disque, dans un magnifique voyage lunaire où s’entremêlent poésie et ambiance onirique.
Sur cet album intitulé Tangerine Moon Wishes, l’auteure, compositrice et interprète native de Yaoundé explore un univers totalement différent de ce qu’elle nous avait habitué.
Moins jazzé et «groovy» que ces deux précédents efforts, sortis respectivement en 2008 et en 2012, Tangerine Moon Wishes est un album sur lequel Sandré Nkaké expérimente.
Au fil des 14 titres du disque, l’interprète de Stay The Same et Like a Buffalo chante tantôt en anglais, parfois en français, récite de la poésie, interprète des contes, pose sa voix de velours sur de magnifiques compositions aériennes et oniriques…
Ji Drû, le complice de longue date de la chanteuse, enchante les compositions du disque au son de sa flûte traversière, si familière à tous ceux qui connaissent la musique de Sandra Nkaké.
Parler de ses «zones d’ombre»
«J’ai ouvert mon coeur et mon monde, je ne veux pas oublier, je vais aimer ma vérité», récite Nkaké sur la superbe pièce d’ouverture The Dawn, qui bouleverse malgré son instrumentalisation assez minimaliste. Un minimalisme qui transparaît d’ailleurs sur l’ensemble du disque
Les autres morceaux qui ont également retenu notre attention sont Dreaming et ses accents progressifs, l’intemporelle Fly ou encore l’inquiétante Lune Rousse.
«J’ai voulu parler de nos zones d’ombre, nos fragilités, nos cicatrices, tout ce qui fait que nous sommes un peu bancals. J’ai désiré que ce disque procure aussi du réconfort et de l’espoir. Il n’est pas facile d’exister dans une société où règne l’ultralibéralisme et où la compétition est hissée au paroxysme. Il existe plein de façons de se battre, nous avons choisi ici la douceur et la poésie», a d’ailleurs confié Sandra Nkaké au journal français «l’Humanité».
Tangerine Moon Wishes est un disque organique, sensible et extrêmement bien travaillé qui mérite amplement que vous vous posiez pour en apprécier toutes les subtilités.
Le vidéoclip de «Change»:
