Mina parmi les ombres d’Edem Awumey

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Dans son plus récent roman, Mina parmi les ombres (Ed. du Boréal), l’auteur d’origine togolaise Edem Awumey ancre son récit dans un pays d’Afrique, qu’on devine être le sien, en proie aux traditionnelles dérives du continent noir, avec en toile de fond, la plus grande préoccupation des sociétés modernes, soit la crainte islamiste.

C’est l’histoire d’un Néo-Québécois qui décide de revenir dans son pays natal avec pour objectif principal cette fois de retrouver absolument une ancienne flamme de jeunesse qu’il n’a jamais vraiment quitté. À moins qu’ils n’aient jamais vraiment été ensemble…

Elle s’appelle Mina Namoro, qu’il surnomme affectueusement petite sœur. Lui s’appelle Kevin Neto. Dans l’histoire, il y a aussi Solange alias le capitaine, Beno, l’ami devenu policier et Azad, le frère de la petite sœur, anciennement surnommé le prophète et devenu imam. Pour de vrai. Dans le nord du pays où règne une atmosphère similaire à la même région, au Mali.

Kevin, aidé donc par tous ceux cité ci haut et par ailleurs anciens membres d’une troupe de théâtre (des mouches) qu’il formait à la belle époque, va tout essayer pour revoir sa Mina.

Pour se faire, il va revenir sur deux décennies d’un passé qu’il pensait à jamais oublier depuis son froid canadien.

Armé de son courage d’une main, de son appareil photo Nikon de l’autre, et au gré des rencontres, cet ancien coureur de jupon va se frotter à la dure réalité du « pays ».

Si les temps ont forcément changé, la brutalité du régime politique n’a pas faibli. C’est ce rôle que campe le ministre de l’Intérieur, l’important Salim Bak.

Le revenant va suivre son instinct, refaire les pas qu’ensemble ils avaient faits, ressasser les discussions qu’il a eues tout au long des années qui précédaient avec sa muse.

Edem Awumey adore raconter les histoires. Mina parmi les ombres est une de ces histoires symptomatiques d’une Afrique qui file à toute allure dans la modernité tout en conservant les tares qui nuisent à cette métamorphose. Mais là-bas, comme ici, au Nord comme au Sud, il restera toujours ce sentiment salvateur qui permet de croire en l’espoir d’un lendemain heureux et que plusieurs appellent l’amour…

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