Hommage d’une fille à son père: des mots et des images pour se souvenir

Ce documentaire réalisé par la fille de Souleymane Cissé, célèbre cinéaste malien, a été présenté au cinéma Guzzo le 20 avril dernier. C’était le film d’ouverture de la 39e  édition du Festival international de cinéma Vues d’Afrique, une œuvre essentielle pour honorer de son vivant un cinéaste dévoué à son métier et à son pays.

Souleymane Cissé n’a plus vraiment à être présenté à qui connaît les bases du cinéma malien. Révélé par son documentaire sur l’arrestation de Patrice Lumumba, il est de ceux qui ont toujours vu grand, tant pour le cinéma malien que pour sa société et son pays.

Nul doute qu’avec sa caméra et qu’importent ses réalisations, le cinéaste était heureux d’aller rencontrer son monde pour présenter son travail. Lucide, Souleymane Cissé a toujours pensé que faire du cinéma était une pure folie, surtout dans un pays, le Mali, qui n’en a pas les moyens.

« C’est un métier de fou. Quand on y est, on ne pense qu’à ça. Je n’ai pas de regrets sinon celui d’avoir été un papa qui n’était jamais là et pour cela je présente mes excuses à mes enfants », confie le cinéaste.

Son bonheur, malgré toutes ses difficultés dans la production de ses films, était d’expliquer sa vision de la société.

« Donner son maximum, dire que nous avons la possibilité de transformer la société, se donner la main et avancer ensemble » comme il l’explique lui-même à travers les bouts d’entrevues que transmet sa fille, Fatou Cissé.

Hommage multiple

Dans son film, cette dernière se met un peu en retrait et laisse la parole à son père, à son œuvre cinématographique réalisée avec douleurs et convictions, mais aussi aux amis d’enfance, collaborateurs et à la famille du cinéaste.

Pour la réalisatrice, ce film porte bien son nom : c’est un hommage oui, mais un hommage fait du vivant de son père avec qui elle a d’ailleurs travaillé à plusieurs reprises dans le passé.

Et, s’il était important pour elle de rendre hommage au paternel, il lui fallait aussi honorer sa mère, elle qui était aussi l’actrice principale dans le long métrage de son père, Den Muso, en 1975.

Même Souleymane Cissé l’admet sans s’en cacher: ce film rend en réalité hommage à toute la famille Cissé.

Le documentaire est en bambara, la langue maternelle de la famille. C’est une façon pour la réalisatrice de s’adresser d’abord à la population malienne et ensuite aux autres pour que tout le monde puisse comprendre son père et connaître l’homme qui se cache derrière la célébrité.

Le Festival Vues d’Afrique se tiendra jusqu’au 30 avril. Au total, 109 films en provenance de 39 pays seront présentés, dont la majorité sera projetée en première canadienne.

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