Senaya : au service de la musique urbaine

Interprète de l’année au Festival International de la Chanson de Granby en 2003, Senaya a reçu un acceuil très favorable au Québec depuis la sortie de son album «Garde la tête haute». Le 23 septembre prochain, elle se produira avec ses musiciens au Balcon.

Voila quatre ans déjà que votre premier album est sorti. A quand le prochain  ?

Pour le moment on est en train de travailler tranquillement sur le prochain album. Une chanson à la fois. Il y aura les mêmes sonorités, d’une façon beaucoup plus éclatée. C’est un retour sur la scène montréalaise qui viendra sanctionner deux ans de remise en question, deux ans de hauts et de bas, de restructuration et de travail à monter ma propre maison de production. Ce sera l’occasion de faire plaisir à tous les Montréalais. Parce que Montréal, c’est mon fief, là ou j’habite. Je ne peux pas dire que je suis québécoise, mais je peux dire que je suis montréalaise, avec tout mon cœur.

À  quand remontent exactement vos débuts dans la musique ?

Il faut dire que je suis une autodictate. En 1996 quand je suis arrivée  au Québec, j’ai fait beaucoup de scène. Tout ça faisait partie de l’apprentissage. J’ai touché à tous les styles. Parce qu’au départ, on cherche toujours sa voie en tentant beaucoup. Après une bonne expérience, j’ai opté pour une carrière solo en me concentrant sur moi-même. Sinon, mon amour pour la musique date de très longtemps, depuis mes douze ans.

Est-ce que ce choix de carrière a été facile ?

Oui et non. C’est sûr que pour une fille d’Afrique, c’est encore pire. En général, la musique n’est pas considérée comme un métier. À tort, on pense que la musique c’est seulement du show buisness. Il y a une différence entre le show buisness et le métier d’artiste.

C’est un véritable métier qui demande beaucoup de discipline et de travail : avec soi-même, avec son instrument et avec ses compositions. Pour moi, c’est donc trois métiers en un. C’est sûr aussi qu’il y a eu de la réticence au début. Mais ce que j’ai aimé, c’est  que mes parents ne m’ont jamais interdit ce métier. Au fond, je pense que j’ai toujours eu le soutien de mes proches.

Votre musique a été inspirée par qui et par quoi ?

La musique que je fais est une musique de mon enfance, quand j’entendais mon père et ma mère fredonner. C’est aussi une musique issue de l’influence africaine et des îles [son père est sénégalais et sa mère est antillaise]. Au fil des années, ma musique a mûri et s’est diversifiée. Ça part de Miriam Makeba en allant jusqu’à Stevie Wonder et en passant par Mickael Jackson, Manu Dibango,Whitney Houston et Lionel Richie entre autres. Ma musique est devenue à la fois Blues, funk, jazz, soul. Une musique à la fois afro et caribéenne. Cette combinaison me donne un cachet particulier. En gros, je fais une seule musique. C’est de la musique urbaine.

En qualifiant votre musique d’urbaine, ne cherchez-vous pas a fuir  l’expression « world musique » ?

Ma musique n’est pas du tout « world ». J’ai horreur de ce mot, qui malheureusement est galvaudé. Ma musique est celle que j’ai expliqué plus haut. Maintenant si les gens veulent l’étiqueter comme ça, cela n’engage qu’eux. Généralement, ça relève du bagage des producteurs et des maisons de disque. Pour moi, il n’existe que deux catégories de musique : celle que certaines personnes aiment et celle que d’autres n’aiment pas. Moi je fais de la musique pour ceux qui veulent bien m’écouter et me laisser entrer chez eux.

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