Julien Leclercq n’avait que 14 ans quand quatre terroristes du GIA ont pris en otage un Airbus A-300 d’Air France, sur le tarmac de l’aéroport Boumedienne d’Alger. Quinze ans plus tard, il réalise L’assaut, un film adapté d’un livre éponyme dans lequel il revient sur cet évènement qui a marqué les esprits. Le film a ouvert le 10e Festival de films insolites Spasm, le jeudi 20 octobre à Montréal.
Que l’on ait vécu cette prise d’otage en direct en 1994, alors que l’épopée des chaines en continu commençait, ou qu’on découvre cet épisode seulement maintenant, le constat sera le même. Il y a des gens qui sont prêts à tout pour détruire. Et il y en a d’autres qui veulent tout sauver, au péril de bien des choses.
Quatre imbéciles, forcement manipulés, du GIA (Groupe islamique armé) ont décidé de prendre tout un avion en Otage en Algérie.
Avec son équipe Thierry (Vincent Elbaz), un membre du GIGN (SWAT français), doit prendre une décision difficile. Tout comme le Quai d’Orsay (Affaires étrangères) et la Place Beauveau (intérieur) en France.
Pour son film, Julen Leclerq (Transit, L’aviseur, Chrysalis) a eu droit au conseil de plusieurs membres de l’équipe d’élite qui a réellement pris part à l’assaut.
« Le GIGN m’a transmis l’enregistrement audio de l’ensemble des échanges entre la tour de contrôle et l’avion, explique-t-il. Du coup, tous les dialogues ? entre le chef terroriste et le préfet, par exemple – sont parfaitement conformes à la réalité. J’y tenais beaucoup non seulement par souci d’authenticité, mais aussi parce que cela nous a permis, à mon coscénariste et à moi, de mieux comprendre comment se sont déroulés précisément les événements. »
« On a eu la chance d’être entraînés par les hommes du GIGN eux-mêmes. Avant de s’atteler à l’entraînement purement physique, on a commencé par s’asseoir autour d’une table, où nos instructeurs nous ont présenté des images d’archives qu’ils nous ont commentées », souligne l’acteur.
À 40 ans, Vincent Elbaz s’est offert un rôle de composition grâce à sa performance très solide du rôle de policier tourmenté et habité par son métier et par son dévouement.
« Je me suis remis en question tous les jours sur le plateau pour ne pas rester dans le même registre de jeu », souligne-t-il.
Tout au long des 90 minutes du film, le spectateur sera collé sur sa chaise. Pour donner du punch aux scènes, le cinéaste s’est inspiré de la technique utilisée par Steven Spielberg dans son film Il faut sauver le soldat Ryan.
En revanche, selon le général Denis Favier, véritable cerveau de l’intervention historique du GIGN à Marignane, la vertu de ce film, c’est sa portée.
« Je ne voudrais pas (…) que le film terrorise les jeunes : cette histoire est porteuse d’espoir et montre qu’il y a des gens qui veillent sur la sécurité de leurs concitoyens et qui sont prêts à s’engager très loin pour assurer leur mission », précise-t-il.
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Sur les écrans du Québec depuis le 21 octobre 2011