Lubumbashi : le zoo revit grâce aux amis des animaux

Simple repère de serpents hier, le zoo de Lubumbashi, au Katanga (sud-est de la Rd Congo), s’est transformé depuis peu en un site touristique urbain attrayant. Bien géré grâce à un partenariat public-privé, il permet à de nombreux visiteurs, de découvrir des animaux qu’ils ne connaissaient qu’à travers des livres ou la télé…

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Bravant la canicule de ce mois de janvier, le couple Joseph Kubula débarque à 11 heures au jardin zoologique de Lubumbashi. Situé en plein cœur de la capitale provinciale du Katanga, le zoo, vaste de 30 ha, ne ressemble plus à ce qu’il était il y a quelque année : « …une simple forêt où l’on ne trouvait que des serpents », aux dires de John, un des agents de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) qui y travaille. « Je suis content de ce qu’il est devenu aujourd’hui. » En somme, un site touristique en pleine ville, qui attire de plus en plus de visiteurs : « 14 627 au mois d’août 2011 », déjà un record, explique Placide Mbala, le directeur du zoo.

Les nationaux sont les plus nombreux à le visiter. Beaucoup, pourtant, avaient perdu le goût de se rendre au jardin zoologique de la ville. Mais depuis que les autorités de la province ont signé, en février 2011, un partenariat public-privé avec les Amis du zoo de Lubumbashi (AZLU), le site qui se mourrait a repris vie.

Les cages des animaux ont été reconstruites, les allées du jardin sont refaites en pavés, et le zoo est progressivement repeuplé. Il compte 219 pensionnaires en janvier, repartis en 59 espèces : des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des poissons.

Visiteurs émerveillés

Désormais, « notre jardin commence à faire des recettes », se félicite Placide Mbala, le directeur. Il y a cinq ans, ce n’était pourtant pas le cas, dit-il. Il ne donne toutefois pas de chiffres, sauf ceux des tarifs des visiteurs, qui sont assez accessibles pour certaines bourses : pour les nationaux, 1000 Fc (1,08$) pour les enfants de moins de 12 ans, et 2500 Fc (2,7 $) pour les adultes ; 3500 Fc (3,8 $) pour les moins de 12 ans et 6 000 Fc (6,5 $) pour les adultes expatriés.

Dans les allées du zoo, Albert Kishi, un des guides, conduit les visiteurs avec enthousiasme. Les enfants sont les plus curieux. A l’entrée du zoo, ceux de la famille Kubula sont inévitablement attirés par l’odeur agréable que dégagent les mets préparés dans le petit restaurant de la buvette du jardin.

« Nous allons finir par ici », rassure leur père, pour calmer leurs appétits. Devant les cages, les enfants sont émerveillés par ce qu’ils découvrent : « Vois ce gros chien, il est plus gros que notre bulldozer », s’écrie le plus petit des gamins, en voyant le lion nommé King, caresser dans leur enclos Nagera, la lionne.

Des plaques placardées devant chaque cage permettent de connaître le nom de l’animal qui y est logé, sa classe, son ordre, sa famille, l’espèce à laquelle il appartient, son statut ou encore son alimentation.

Les pensionnaires du jardin viennent de dons de différents partenaires. D’autres sont achetés et certains naissent sur place. Le gouverneur de province, Moise Katumbi a, lui, offert deux tigres, appelés Kashobwe et Natanya. Selon l’AZLU qui gère le site, la plupart des visiteurs sont attirés par les tigres, lions, zèbres, chimpanzés…

Résultat du partenariat public-privé

Dans ce partenariat public-privé qui donne de bons résultats, l’ICCN prend en charge le salaire de 23 agents. Le gouvernorat de province, également impliqué, en supporte 50 autres. « Ils sont tous motivés et entretiennent régulièrement le zoo. Voilà pourquoi il est très propre et attire de nombreux visiteurs », déclare Placide Mbala, qui souhaite en accueillir davantage. Car, plus il y a des visites, « plus nous ferons des recettes pour nourrir les pensionnaires du zoo, les soigner et augmenter le nombre d’espèces. »

« Les animaux coûtent chers. Il faut un gros budget pour les nourrir et les soigner », embraye Lydia Forrest, la présidente de l’AZLU qui se dit déterminée à repeupler davantage ce site touristique. Mais pour y parvenir, son association compte sur la bonne gestion des recettes réalisées par le zoo, qui joue par ailleurs un rôle pédagogique pour les élèves des écoles de Lubumbashi. Quant aux agents, comme John, ils aimeraient aussi voir le jardin botanique de la ville, un peu oublié, bénéficier des mêmes soins.

Par Maurice Mulamba

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