Les dogues noirs de l’empire – la force noire, publié chez l’Harmattan

Publié aux éditions l’Harmattan BD, Les dogues noirs de l’empire – la force noire de Massiré Tounkara et Christophe Cassiau-Haurie revient sur la guerre entre l’Allemagne, la France et les Anglais sur le continent africain.

Sortie cet hiver, cette BD de 64 pages raconte l’histoire de deux cousins qui ont eu la malchance de grandir dans deux villages séparés par une frontière. L’un s’appelle Bakary et c’est un jeune guerrier de l’ethnie Kabyé. Il habite au Dahomey.

L’autre, qui porte le nom de Babacar, se trouve au Togoland, pays voisin.

Lorsque la guerre éclate entre l’Allemagne et les alliés, les colonies de ces pays sont aussi mises à contribution. C’est ainsi que les ressortissants du Kamerun et du Togoland doivent porter l’uniforme allemand tandis que les citoyens du Dahomey se battent pour la France et ceux de la Gold Coast ( aujourd’hui le Ghana) pour les Anglais.

L’histoire se déroule en août 1914. Bakary s’engage chez les tirailleurs pour éviter que son patelin ne soit pas rasé. Vaillant soldat, il se retrouve dans un régiment qui a la délicate mission d’envahir le pays voisin, territoire sous protectorat allemand, séparé par un simple ruisseau.

Les coups de crayon du dessinateur malien Massiré Tounkara, qui s’était déjà commis dans la BD collective Sommets d’Afrique, donnent un peu l’impression que les deux auteurs vivaient déjà dans cette période.

Saluons aussi un certain souci de précisions dans le scénario qui renseigne par exemple bien sur les us et coutumes des peuples dont il est question. C’est le cas par exemple de la danse evala, une étape importante chez les Kabyé du Togo. D’ailleurs, les deux cousins s’affrontent à la lutte dès les premières pages de l’album.

Tout commence à l’hémicycle de l’Assemblée nationale en 1910 lorsqu’un général francais, Emmanuel Mangin, plaide pour la participation des troupes sénégalaises et du continent africain dans l’armée de la France.

Il serait impensable de ne point parler du titre de l’ouvrage, clin d’oeil, à l’un des chef de proue de la négritude, le Sénégalais Léopold Sedar Senghor, qui appelait ainsi les tirailleurs sénégalais: »les Dogues noirs de l’Empire »!

En refermant l’ouvrage, indubitablement, le lecteur se dira que la guerre ce n’est jamais une bonne chose pour les dégâts qu’elle cause.

  • Les Dogues Noirs de l’Empire, la force noire
  • par Massiré Tounkara et Christophe Cassiau-Haurie

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