Au lendemain des célébrations du cinquantenaire des indépendances de quelques pays africains, l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch s’est intéressée à la petite histoire d’un continent somme toute peu connu, l’Afrique.
Que sait-on réellement de l’Afrique? Que retiendra l’histoire du passé de ce continent? Qu’est-ce qu’était l’Afrique avant l’arrivée des explorateurs? Voilà les quelques questions auxquelles une professeure émérite tente de répondre dans un ouvrage de 222 pages.
Catherine Coquery-Vidrovitch n’en est pas à ses premiers faits d’armes. Elle connait bien l’Afrique et l’a suffisamment traité avec ses précédents ouvrages : Enjeux politiques de l’histoire coloniale (2009), Des victimes oubliées du nazisme (2007), Histoire des villes d’Afrique noire des origines à la colonisation (1993).
Reprenant sa seule arme, l’écriture, l’historienne choisit cette fois le combat de l’héritage. L’objectif, annonce-t-elle en introduction, est de permettre à des jeunes francai(e)s, disons le, afro-descendants, de «connaître l’histoire du continent d’où étaient venu [leurs] ancêtres.
Tout (ou presque tout) est abordé dans l’ouvrage. Rôle historique et position des femmes, esclavage, traite atlantique, religion, évolution des structures sociales, raciales, colonisation.
«Aujourd’hui, les États-nations africains, malgré les pires difficultés, ne sont pas remis en question, même au Congo-Kinshasa (RDC) ou en Côte d’Ivoire. En effet, durant la colonisation, au moins trois générations vécurent dans les mêmes frontières, avec les mêmes lois, le même régime politique (aussi autocratique fût-il) et la même langue de colonisation. Le cas est clair pour l’Afrique du Sud, où les oppositions raciales furent plus marquées qu’ailleurs.»
Catherine Coquery-Vidrovitch démontre dans son ouvrage que l’Afrique a toujours été au cœur des influences du monde ou de la mondialisation! Aujourd’hui, la Chine, hier les Européens et la conférence de Berlin. Trois raisons expliquent cette passion pour l’Afrique : l’or, la main d’œuvre et les matières premières.
L’enjeu est clair, ne pas réduire l’histoire du continent africain à celui de ces colonisateurs d’hier ou d’aujourd’hui. Le défi est on ne peut plus relevé par l’historienne.
Seuls soucis, est-ce que la lecture et la compréhension de cet ouvrage satisferont les jeunes africains ou afro-descendants de demain ? Probablement pas. Mais la tentation d’en savoir plus sera probablement plus grande et en ça, l’historienne aura vu juste.
Petite histoire de l’Afrique de Catherine Coquery-Vidrovitch sera disponible au Québec à partir du 28 janvier