Vainqueur de la ligue des champions en 2005 avec Liverpool, le Franco-malien Djimi Traoré a déposé ses valises il y a un an à Seattle. Aux côtés d’Obafemi Martins et de Clint Dempsey, le défenseur central se plait avec les Sounders et vise un titre en 2014.
En visite à Montréal pour affronter le club local, Djimi Traoré a failli créer la surprise et marquer « le but de l’année » (80e minute) d’un retourné acrobatique dans la surface de réparation du gardien montréalais Troy Perkins, heureusement vigilant.
«Je ne me pose pas de question», explique-t-il lorsqu’on lui pose la question en fin de match, dans le vestiaire.
«Je vois le ballon arrivé, je vois qu’il n’y a personne qui m’attaque. J’ai tenté ma chance. C’est vrai que ça aurait été le plus beau but de l’année, mais bon, c’est pas grave. Le plus important pour moi, c’est qu’on n’a pas pris de buts. On a bien défendu et on a marqué», ajoute l’ancien de Monaco et de Marseille. Cette action est à l’image de son match plein dans la métropole montréalaise.
En l’absence de l’international américain et joueur désigné (Clint Dempsey), suspendu pour une faute contre Toronto, c’est Traoré qui arborait fièrement le brassard. « C’est un sentiment de fierté. Ça prouve la confiance que le coach et le staff ont en moi. Ca [ne] fait pas très longtemps que je suis dans l’équipe […] J’essaye de montrer que je suis un leader. J’ai été récompensé aujourd’hui, mais il y a plein de joueurs qui peuvent être capitaines.»
Sur le trophée aux grandes oreilles qu’il a gagné à la fin d’un des plus beaux matchs de la décennie, le natif de Saint-Ouen, en France, reste modeste. «C’est un privilège, souligne celui qui mesure près d’1m91. J’ai eu la chance d’être à Liverpool au bon moment, dans la bonne équipe et voilà. J’ai apporté ma pierre à l’édifice.»
En 2005, alors que les Reds sont menés 3-0 face au Milan AC de Maldini et Crespo, l’équipe de Raphael Benitez réalise tout un exploit en revient trois fois au score (Gerrard, Smicer et Alonso) avant de s’imposer aux tirs au but. Ce soir du 11 mai 2005, au Stade Atatürk à Istanbul, la devise de Liverpool n’a jamais été aussi vraie : You’ll never walk alone.
Dans sa nouvelle famille, en Amérique du Nord, le joueur se sent bien et s’épanouit. À 34 ans, l’ancien de Charlton, Portsmouth et Birmingham est l’un des leaders de son équipe. «Je suis dans les bonnes conditions, dit-il. Je suis dans un club où ils ont la même mentalité que moi. Je suis venu ici pour gagner des titres et j’ai la chance d’être dans un club qui est très ambitieux.»
Son entraîneur Siegfried Schmid n’a d’ailleurs que des bons mots pour son lui. «Je pense que Djimi a été brillant aujourd’hui. C’est malheureux qu’il n’ait pas pu marquer sur l’action de la bicyclette. Mais il a fait un bon match en bloquant notamment un tir cadré (de Blake Smith dans les arrêts de jeu). Il a été fantastique.»
Traoré va d’ailleurs dans le même sens que son coach. «Je me suis adapté rapidement. J’ai joué en Angleterre. Je sais que c’est un championnat physique ici. C’est pas parce que j’ai 34 ans et que je suis un des plus vieux dans l’équipe. J’ai encore les jambes. Je vais faire mon maximum pour apporter à l’équipe.»
Sur Montréal, celui qui a également joué à Marseille n’a que de bons mots, malgré la victoire du jour. « Ils ont de très bons joueurs. C’est une bonne équipe. Je pense qu’ils ne sont pas à leur place. Trois défaites, ce n’est pas leur place. Je pense qu’il leur manque Di Vaio. C’est un joueur qui fait la différence dans cette équipe. C’est un leader charismatique, un leader technique dans cette équipe et il leur manque.»