Dans «Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe» (Gallimard), qui s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes, Chimamanda Ngozi Adichie se base sur sa propre expérience. Pour elle, «le féminisme est toujours une affaire de contexte».
Même si elle n’a pas «de règles gravées dans le marbre», l’auteure d’«Americanah» s’est néanmoins attelée à faire 15 suggestions à son amie d’enfance pour élever sa fille de façon la plus juste possible, en évitant les pièges insidieux du sexisme et des doubles standards qui touchent principalement les femmes.
À coup de phrases-chocs et percutantes («Être féministe, c’est comme être enceinte. Tu l’es ou tu ne l’es pas.»; «Savoir cuisiner n’est pas une compétence préinstallée dans le vagin.»), Chimamanda n’a aucun mal à nous convaincre que tout le monde (hommes et femmes) aurait à y gagner si les petites filles pouvaient grandir et s’épanouir dans un environnement sans préjugés, dans lequel elles contribueraient de façon active et non passive.
Le chemin de l’égalité des sexes semble encore long et sinueux, mais on peut dire que le féminisme contemporain a réellement trouvé une voix en la personne de Chimamanda Ngozie Adichie. L’auteure nigériane signe un indispensable manifeste féministe qui est à mettre entre toutes les mains.