Vues d’Afrique: Un divan à Tunis pour comprendre un peu la Tunisie

Réalisé par la cinéaste Manele Labidi et mettant en vedette Golshifteh Farahani, Majd Mastoura, le long métrage Un divan à Tunis, présenté en ouverture du Festival de cinéma Vues d’Afrique rend compte de la vie quotidienne dans la capitale tunisienne, au lendemain des bouleversements qui ont changé du jour au lendemain.

L’histoire se déroule après le renversement du régime du président Ben Ali. Une fille d’immigré tunisien, installé à Paris, décide de revenir dans son pays et d’ouvrir un cabinet de psychanalyse en banlieue de Tunis à Ezzahra.

Ouf, la bonne idée, diront tous ses proches, à commencer par son oncle Mourad qui vit au-dessous de chez elle avec son intrigante femme Amel et sa fille Olfa qui doit passer le diplôme de fin d’études secondaires.

Le film « Un divan à Tunis » sera disponible pendant 48h sur le site https://www.tv5unis.ca/collections/vues-dafrique

Olfa, tout comme les autres, ne s’explique pas qu’on puisse partir de la France pour vouloir s’installer au bled. Ouf, la mauvaise idée.

Olfa et Selma

Téméraire et surtout jusqu’au-boutiste, Selma, 35 ans, va tout faire pour maintenir son cabinet, ce qui va la permettre de se rendre compte de l’état réel du pays, entre barrages routiers incessants, fonctionnaires absents et peu motivés, mais surtout l’était psychologique fragile de bon nombre de Tunisiens.

Souffrez toutefois qu’on n’aille pas plus dans le détail pour découvrir par vous-même les détails de ce très bon film qui s’écoute facilement, avec plaisir.

N’empêche, saluons donc le jeu de l’actrice Franco-italienne Golshifteh Farahani qui campe à merveille la parigo qui revient au bled avec humilité, tout comme les belles prestations de Majd Mastoura (en policier exemplaire), Hichem Yacoubi (en boulanger tourmenté) et Feriel Chamari (en femme respectable qui jongle entre insomnie et rêve morbide sur sa mère.

« Le personnage de Selma est atypique même si l’on sort du cadre purement tunisien.
Je tenais à créer un personnage de « cow-boy », taiseux, solitaire, mystérieux, virile
qui ne cherche pas son salut dans une vie de famille ou une relation amoureuse », explique d’ailleurs la cinéaste.

« Je ne voulais pas non plus en faire un symbole de la liberté des femmes arabes, ajoute Manele Labidi. Elle assume ses choix, sa cigarette vissée au bec sans discours ni revendications.

Au final, à l’issue de films, bon nombre de cinéphiles ne pourront que se réjouir d’avoir vécu pendant près d’1h30 comme s’ils s’installaient pour de vrai en Tunisie.

Que demandez de plus à un cinéaste ?

Auteure-réalisatrice franco-tunisienne, Manele Labidi est l’auteur du court-métrage, Une chambre à moi, son premier sorti en 2018.

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