« Le syndrome de la dictature » d’Alaa El Aswany

Publié chez Actes Sud, Le syndrome de la dictature de l’auteur égyptien Alaa El Aswany, à qui l’on doit notamment le célèbre Immeuble Yacoubian, propose un examen clinique de la tyrannie et de la dictature.

Quels sont les points communs de tous les régimes dictatoriaux ? Que partagent Hosni Moubarak, Saddam Hussein, Jean-Bedel Bokassa, Idi Amin Dada, Mouammar Kadhafi, Francisco Macías Nguema, Nikita Khrouchtchev, Khomeiny, Rafael Trujillo, Hitler ou Nicolae Ceau?escu et tant d’autres tyrans ?

Dans cet essai de 208 pages traduit en français par Gilles Gauthier, l’auteur, romancier et nouvelliste propose une pléthore d’exemples pour  décortiquer les symptômes et les causes de ce mal qui n’a pas de limite géographique.

Alaa El Aswany part d’un constat. «La dictature est une maladie qui représente un danger pour l’humanité et qui doit être soignée».

L’auteur cite un extrait d’un article du Dr Azzam Amin sur la psychologie du tyran. «Tous les tyrans souffrent de narcissisme et de mégalomanie, de paranoïa et de sadisme».

Forcément, le cas de l’Égypte est le plus souvent utilisé puisque l’auteur en sait plus parce qu’il a vécu ses effets les plus nocifs. Il n’aborde toutefois pas son expérience personnelle, mais parle de plusieurs anecdotes et autres tristes épisodes.

L’écrivain revient notamment sur la sombre période de Gamal Abdel Nasser en Égypte qui comme tous les autres tyrans mentait à son peuple en ayant recours à une propagande antirévolutionnaire. Il donne en exemple la guerre déclenchée contre Israël en 1967, mais perdue si facilement. C’est au quatrième jour de la guerre que le peuple a finalement appris qu’Israël «avait détruit l’aviation égyptienne le premier jour».

Le livre Le discours de la servitude volontaire du philosophe français Étienne La Boétie est aussi présent dans cette radiographie de la tyrannie. «Le tyran n’est rien de plus qu’un individu, qui ne pourrait guère obtenir l’obéissance d’un peuple entier si ce peuple ne lui accordait pas cette obéissance de son propre consentement», illustre l’auteur en se servant de l’autre.

Il va plus loin. «Le bon citoyen et le dictateur sont les deux faces d’une même pièce», dit-il soutenant notamment que «l’émergence des bons citoyens est un des pires symptômes de la dictature».

La théorie du complot tient aussi une place importante dans ces régimes tout comme le démantèlement du milieu intellectuel. C’était notamment le cas dans l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler sous la houlette de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande nazie qui avait cette triste phrase : «Lorsque j’entends le mot «culture», je sors mon pistolet ».

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